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EXPOSITIONS |
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Présentation : Emmanuel Hocquard Extrait : À la fin de notre conversation Möbius plongea sa main droite dans la poche de sa veste et en ressortit un paquet de gauloises mou d’où il tira une ultime cigarette qu’il se mit en devoir de tasser délicatement sur son bureau avant de la porter à ses lèvres sans l’allumer. – Hocquard vous dites ? – Oui, c’est cela, Emmanuel Hocquard. – Si j’en crois votre lettre, l’homme dont vous me parlez sortait d’un cinéma où l’on donnait La Bande à Bondy, avec Chet Wiener et Stacy Doris dans les rôles principaux, quand on l’a vu monter dans une métaphore stationnée non loin et démarrer brutalement en fonçant vers le sud. – Exactement. – Depuis, si je comprends bien, vous n’avez plus eu de nouvelles, sauf cette lettre que vous m’avez apportée, postée de l’hôtel Leningrad à Moscou, dans laquelle il affirme – je le cite – : « J’ai résolu le problème de ‘‘l’énoncé pur’’, et pas du tout à la sauce platonicienne comme tu l’as sournoisement insinué sur les ondes. » C’est bien cela ? – En effet ou plutôt j’ai essayé d’expliquer à la radio... – Ce que vous avez expliqué ou essayé d’expliquer ne m’intéresse pas. Je vous demande si c’est bien ce que Hocquard a écrit ? – Oui admis-je. – Depuis ce jour-là vous n’avez donc plus de nouvelles, répéta-t-il. – En fait si, mais indirectement par un ami qui a reçu, il y a trois mois, une fiche de lecteur au nom de Emmanuel Hocquard, envoyée sans un mot et provenant de la bibliothèque de Trieste. Il semble qu’il ait consulté sur place un livre dont je ne me souviens que du titre : Les objets contiennent l’infini. […] Gilles Tiberghien |
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voir aussi : Emmanuel Hocquard - Thomas Möbius - privé à Tanger (Manifestations) lire aussi : 203 (Emmanuel Hocquard) à télécharger : ![]() |