![]() |
MANIFESTATIONS |
|
||||
Du 8 au 20 novembre 2010, le Centre national du livre invite douze écrivains de Colombie représentant la diversité de sa production littéraire : poètes, romanciers, essayistes. Le choix des auteurs a été réalisé avec Annie Morvan, conseillère littéraire auprès du Cnl, pour cette édition colombienne des Belles Étrangères. Annie Morvan, Conseiller auprès du CNL pour l'édition Colombie des Belles Étrangères « Juan Manuel Roca fait partie de la génération des poètes dite « de la désillusion », née au milieu des années quarante et ayant commencé à écrire autour de 1970, à un moment où la Colombie est en passe de sombrer dans un « chaos de rues et de blessures ». Son écriture, alimentée par les grandes voix de la poésie tant latino-américaine qu’européenne, est trop originale pour faire partie d’une école, même si l’on y décèle, ça et là, des échos de la contestation nadaïste portée par ses aînés un peu plus tôt. On dit que chaque poète est noueur de cordes. Des cordes allant de l’aujourd’hui à l’éternel, de l’intime au cosmique. Chez Roca, le chemin se ferait plutôt à rebours. Partant de loin, de l’autre côté de la nuit, pour se rapprocher de l’ici. Ainsi, évoquer la Colombie, cet immense hospice dans lequel l’aveuglement est roi, revient-il à parler d’abord d’un paysage premier juché quelque part dans les plaines de l’ailleurs. N’est dès lors sûr que ceci : il y a des fissures dans le réel. Par elles se glissent les gouttes que seul le non-voyant sait voir. C’est le sens de ces enfants aveugles jouant avec le bruit en tapant dans une boîte de conserve. Ou de la main qui, agrippée à une corde, sonne les cloches de l’ombre. On en trouvera l’illustration dans les deux livres parus en français : l’anthologie Voleur de nuit, réunissant des textes écrits entre 1977 et 2005, et la toute récente Bible de pauvres. ». Jean Portante |
||||
lire aussi : 194 écouter : ![]() sur internet : Belles Étrangères (Les) |