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MANIFESTATIONS |
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Dans un texte introductif à un récent séminaire intitulé « Qu’est-ce que le contemporain? », Giorgio Agamben, évoquant au passage la notion nietzschéenne d’inactualité, propose la définition suivante : le contemporain désigne une « relation au temps qui adhère à lui par le déphasage et l’anachronisme ». Relation, on le voit, pour le moins singulière. Ainsi conçue, la contemporanéité suppose en effet l’irrévocable appartenance au temps présent et sa mise à distance. Relation néanmoins essentielle : sous ces deux conditions seulement s’avère possible une vision de l’époque qui ne soit ni l’effet d’un leurre ni celui de la mode du temps. Pierre Parlant, Les temps multiples à l’œuvre, in ' ' ' le Cahier du Refuge ' ' ' 187, mars 2010 « 5 janvier À ces temps de ces temps À l’insu de ceux consommés, la coïncidence, l’accord (1)» entre temps : temps de perdre du temps temps de Brioine temps de l’immobilité des Rois temps de l’anecdote temps de raviver le poêle temps de raconter puis de ne plus vouloir raconter non ce serait vraiment trop long temps de tout jeter puis de recommencer temps du Corpus temps de renoncer temps des cordelières temps des brouillons temps de revenir en arrière temps de perdre son lecteur temps de promener le chien temps des différentes versions temps de la digression temps de rattraper son lecteur temps de se demander pourquoi tant de temps pour ça temps d’en écrire un autre en attendant « Dans tous ces cas, et d’autres que j’oublie, ce qui est très long, ce sont les mises en place, plus spécialement si le Cercle s’en mêle ; il y faut, souvent, des pages et des pages ; il y faudrait des livres et des livres, ainsi que je l’ai dit plus haut ; il y faudrait bien plus de livres que le temps qu’il me reste à vivre ne me permettra d’en écrire (2). » (1). Danielle Mémoire, Dans la tour, P.O.L, 1984, p.7 |
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lire aussi : 187 (Le temps multiples à l'œuvre) écouter : ![]() ![]() ![]() |