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ÉCOLE DU CIPM |
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présentation Arno Calleja Cette année, aux mois de septembre et d'octobre, l''IUFM a proposé, en partenariat avec le cipM, quatre ateliers d'écriture poétique sur le site de la Canebière. Ces ateliers ont été animés par Arno Calleja, jeune poète marseillais, auteur entre autres poèmes de criture, publié aux éditions Inventaire/Invention en 2006, et /à la bétonnière/ publié aux éditions Le Quartanier en 2007. Il s'agissait également, dans ces quatre moments d'écriture, d'une part d'initier les participants à la poésie contemporaine, encore assez mal connue, d'autre part de leur faire découvrir ce lieu unique, le cipM (Centre International de Poésie de Marseille) et ses ressources documentaires. Il est impossible, à l'évidence, de faire le tour des différentes publications en poésie contemporaine en quatre séances, aussi les ateliers ont-ils fait des choix, et des choix contrastés : deux séances sont parties de la découverte des oeuvres de Christophe Tarkos et de Ghérasim Luca, qui présentent tous deux une poésie jouant sur les phénomènes de répétition, de contamination, de prolongement, d'enroulement du mot, ainsi que sur la sonorité de la langue, quitte à ce qu'elle finisse par ne plus « signifier » ; une séance est partie des oeuvres de Michèle Grangaud et de Eugen Gomringer (inventeur de la poésie "concrète" en 1953) ; enfin la séance au cipM a permis d'avoir accès à quelques enregistrements (Christophe Tarkos et Ghérasim Luca lisant leurs poèmes) et a proposé un atelier autour des poèmes de John Giorno. Le grand intérêt de ces ateliers, dont nous espérons qu'ils connaîtront des prolongements dans les années futures, a été de présenter des entrées dans l'écrit poétique qui soient immédiatement transposables dans des classes d'école primaire, de collège ou de lycée. A l'issue de ces expérimentations, une question persiste peut-être, qu'on ne cesse de se poser, et à laquelle on ne cesse de ne pouvoir apporter une réponse unique : Qu'est-ce que la poésie ? Comment la définir ? Et puisqu'il n'existe que des réponses individuelles qui ne font que creuser la question sans y apporter de réponse, creusons la langue du poème avec Arno Calleja : "la langue qu'on parle nous donne la force. la langue qu'on parle nous donne la fureur. la langue qu'on parle nous donne l'envie. la langue qu'on parle nous donne la pulse. on suit la pulse de langue qui nous traverse. elle donne pulsion. elle donne tension. on est tendu d'force lorsqu'on parle la langue. on consume notre force en écoutant la langue qu'on parle. on est parlé. on est traversé d'la force. on s'fait trouer. trouer d'l'énergie d'la langue. on est le corps que troue la langue." Régis Lefort |
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