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Raymond Federman
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le samedi 20 septembre 2003, à 18h00
Rencontre-débat modérée par
Bernard Manciet, Éric Mangion
avec
Thomas Clerc, Christophe Kihm, Frédéric Léal, Nathalie Quintane
Lecture d'un choix de ses textes par
Raymond Federman
Performance : 'Popope le volume' par
Gilles Barbier, Stéphane Bérard, Alain Rivière
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Manifestation réalisée en collaborration avec le Fonds régional d'art contemporain Provence-Alpes-Côtes d'Azur
le samedi 20 septembre 2003 à 18 h 00
La fourrure de ma tante Rachel de Raymond Federman
Quand Raymond, raconteur, relate sa vie à un écouteur professionnel - Federman - , il dessine une existence foisonnante en quelques scènes : le seau hygiénique résume l’enfance désargentée, les femmes aimées témoignent d’une existence nourrie d’étreintes et de conflits, le jazz exalte l’Amérique et ses complexités, et la famille incarne l’histoire personnelle et collective, cette humanité dont le protagoniste se sait issu et exclu. La famille, sa judéïté, avec ses vivants — oncles et tantes honnis partis en 1940 sans Raymond et les siens — et ses morts, mère, père et sœur " changés en savonnettes et abat-jour " par l’" énormité impardonnable ". Et la tante Rachel, vivante mais exilée, ayant fui dès avant la guerre son enfance orpheline. Rachel la sublime, la fortunée, de retour elle aussi, libre et amoureuse.
Quand Federman écoute Raymond, le raconteur ne cesse d’explorer l’espace de liberté entre réel et imaginaire, ce lieu de la fiction où sont convoqués souvenirs et jeux littéraires, figures inventées et " vrais noms de vraies personnes " : Céline, Francis Ponge, Charlie Parker, Max Jacob, Doubrovsky, Diderot... points de repères, maîtres à penser dont l’influence n’est présente qu’autant que Federman s’en démarque pour composer son œuvre propre, récit rhapsodique en cadences et improvisations, " racontar " cousu de souvenirs, de " cochonneries pas racontables " et d’élucubrations. Un roman patchwork tissé de verve, d’humour et d’une constante réflexion sur les jeux de l’écriture.
Raymond Federman a publié une quarantaine de livres aux États-Unis (romans, poésies essais — il est notamment l’un des plus grands spécialistes de Samuel Beckett). Il est internationalement reconnu. Une quinzaine de ses ouvrages ont été traduits, principalement en allemand, mais également en japonais et en espagnol. L’édition française a longtemps boudé son œuvre — à l’exception des Impressions Nouvelles, qui publièrent La Voix dans le débarras (janvier 2002), avec une postface de Maurice Roche.
Les éditions Al Dante ont publié Amer Eldorado 2/001 en février 2003
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