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Plusieurs fois, les chiffres au féminin, les 1000 premiers nombres classés par ordre alphabétique, lu et relu au petit déjeuner, plus de 300 petits prix, tagada et turlututu, bonnes réponses, nouveau, classement, jeudi ensuite vendredi ensuite samedi ensuite dimanche ensuite lundi ensuite mardi ensuite mercredi, j’aime ça, biens non essentiels, okay, solutions, conditions générales. Une lecture de textes à plusieurs voix.
« D’Utopie, ce jour », c’est par cette formule que Gargantua date et signe sa lettre à Pantagruel, dans le premier livre des aventures de celui-ci, désignant ainsi à la fois le lieu d’où s’entend la voix du livre et le temps où elle s’articule. Que reste-t-il à la parole, formule magique tellement inefficace en des temps de trouble, que reste-t-il à la voix, sinon à se faire entendre depuis ce lieu-là, en s’adressant, dans sa gratuité et dans sa nudité, à un lecteur bénévole, pour un échange à hauteur d’homme ? C’est donc depuis ce lieu et dans ce temps que la voix cherchera à se frayer issue, sur cette terre-là que nous prendrons appui, ce soir.
À la faveur de ce Solo, Jean-Michel Espitallier déballera ses méthodes, maquettes, caisse à outils. Il réfléchira à haute voix sur ce qu’est son métier d’écrivain sans s’interdire de parler de musique, de cinéma ou des livres des autres, de son rapport à la guerre, de son amour de Tanger. Il parlera de ses livres et de ses créations (notamment sonores), de grammaire considérée comme un Lego, de tourments de la page noire, de recherche de l’accord parfait, parlera listes, rythme, répétitions et se demandera pourquoi et comment il en est arrivé là. Commentaires, lectures, échantillons de son univers, mise au jour de ses trucs, de ses tics, de ses tricks. Comme un autoportrait.
Chiche est une revue de poésie et création littéraire qui se propose de travailler pour chaque numéro à une action commune. À partir d'un thème, d'un sujet : écrire, dessiner, photographier - pour ensuite laisser venir le temps du montage. Persona est le titre du numéro 3 de Chiche. Persona pour les spectres et les images-fantômes, pour l'essence du visible et les objets à métamorphoser.
En introduction à « Ngà », chapitre huit d’Une grammaire tibétaine, je fais le vœu de suivre les versets du poème initiateur de la langue tibétaine écrite, attribué à l’auteur (réel ou rêvé) Thonmi Sambhota, VIIe siècle. bČu, chapitre dix, illustre les règles qui président à la coordination des éléments d’une liste. Au chapitre douze, j’entre dans une nouvelle tonalité : le grammairien écrit que la particule « Kyé » (Hé !), invariable, se place en début de phrase, et distingue la personne appelée, comme on dirait « Hé !, Grand Roi » : une interjection clairement tibétaine. Cette lecture sera consacrée au chapitre onze.
Charles Sagalane s’est inspiré de Thoreau et de Bashô pour créer sa Bibliothèque de survie. Sur les îles du Lac St-Jean, au Québec, des livres rencontrent lectrices et lecteurs sous les grands pins. Cette installation géopoétique a mené l’auteur à des pérégrinations, des rencontres et des expérimentations nombreuses : nommer, citer, relater sont devenus des actions de poésie. Venez échanger sur ce Journal d’un bibliothécaire de survie et participer à l’aventure.
Sur le billot des éditions la Boucherie littéraire, trois poètes de la maison accompagnés de leur éditeur vous invitent à une rencontre dans le rouge du poème. Présentation de la maison d'édition par Antoine Gallardo, lectures par les poètes Pauline Catherinot, Cédric Lerible et Emanuel Campo en duo avec le batteur Éric Pifeteau.
Ex-crire. Pas-rler. Sortir de la langue, une tentation tenace. Une exultation et une solitude. Pourquoi quitter le langage, le sens, la parole ? Pour sentir plutôt que discerner. Pour disparaître plutôt que signer. Pour vivre plus près des jambes, du ventre, des pieds, du foie, du coeur, du ciel, de la boue, des blettes et des cailloux, pour savourer comme tout est plein entre deux mots. À travers livres et inédits, suivre cette tentative, à sa trace... (pseudo-)verbale.
Résidente à la Marelle et au Cipm, Olivia Tapiero lit des extraits de son ouvrage Rien du tout ainsi que de son projet en cours, Un carré de poussière. Lecture suivie d'un entretien avec Roxana Hashemi.
En 2022, le monde et la Lituanie ont commémoré la vie et l’œuvre de Jonas Mekas, l’une des personnalités culturelles des XXe et XXIe siècles les plus importantes pour la Lituanie et un phénomène culturel mondial à part entière, considéré par beaucoup comme le « parrain du cinéma d’avant-garde ». Dans la suite de ce centenaire Jonas Mekas 100 !, et dans le cadre de l’exposition « ...Poésie ? » (Collection agnès b.), La Fab. organise un après-midi autour des poèmes de Jonas Mekas et de leur traduction, orchestrée par le Cipm.
Présentation et lecture (parfois bilingue), par Pierre Guéry et Barbara Dimopoulou, d’un ensemble de poèmes de Nikos Kavvadias extraits de Courants noirs, œuvre poétique complète (Signes et balises, 2022). Kavvadias étant le poète le plus chanté de l’histoire de la Grèce, deux chansons seront diffusées au cours de la soirée, puis, à l’issue de la rencontre, lors de la signature, une playlist tournera. La soirée aura lieu en présence d'Anne-Laure Brisac, fondatrice et directrice des éditions Signes et balises.
Lecture d’ensembles de feuilletons parus dans Catastrophes (textes et traductions de Guillaume Condello, Julia Lepère, Céline Leroy et Pierre Vinclair) et lancement en direct du numéro 37 de la revue en ligne (revuecatastrophes.wordpress.com)
Lecture d’un ou plusieurs extraits de chacun de mes livres de poésie, publiés ou à paraître, dans une traversée moins chronologique que thématique, en six chapitres : 1) La fin du monde, 2) Révolution, 3) Les miens, 4) Désir, 5) Art poétique, 6) La création du monde.
Lecture musicale de Par elle se blesse (Flammarion, 2022) de Julia Lepère (accompagnée par le guitariste Loïc Petit) et de Bumboat (Le Castor astral, 2022) de Pierre Vinclair
Soirée de lectures et de discussions, autour de Catastrophes et du dernier numéro de Po&sie : « L'Agencement des mobiles. Manifestes » piloté par Pierre Vinclair. Avec Florence Pazzottu, Aurélie Foglia, Olivier Domerg, Dominique Quélen et Michaël Batalla, qui ont participé à l’une ou l’autre de ces aventures — ou aux deux.
« Quand Michel Deguy meurt le 16 février 2022, c’est un des plus grands poètes de langue française du 20ème siècle qui disparaît, auteur d’une soixantaine de livres, traduit et étudié dans le monde entier, reconnu, célébré, fêté ; mais c’est aussi un philosophe important qui s’éteint, interlocuteur des plus grands et auteur de concepts féconds. C’est enfin un intellectuel décisif qui s’éloigne et emporte avec lui tout un monde, lui qui occupa une place centrale dans la vie intellectuelle française et européenne depuis les années 50 comme l’atteste sa présence dans des comités de revues dont il fut le seul point commun : Les Temps modernes, Le Temps de la Réflexion, Tel Quel, Critique, Poétique, et Po&sie qu’il créa en 1977. Il fut comme un Leibniz poète, un esprit universel et curieux de tout, qui conduisit la poésie partout où elle pouvait aller et au-delà : un Leibniz sombre, mû par l’énergie du désespoir. Il rendit la poésie moins seule. Il présida le Cipm de 1997 à 1999. Le Cipm lui rend hommage le 19 novembre. » Martin Rueff
Présentation et lectures autour du numéro hommage de la revue Po&sie, de La commaison, paru à L’Extrême contemporain, suivies de la projection et du lancement du DVD du film Comme ci, comme ça, de Marie-Claude Treilhou.
« la matérialité linguistique est aggravé dans le cas de traductions poétiques mutuelles de deux exilés linguistiques - de régions aussi différentes que l'Afghanistan post-séculaire et la Russie post-soviétique, apparemment retrouvés en exil politique pour des raisons comparables, mais traitant le problème de l'exil linguistique dans des manières différentes (parmi les modes de le traiter, on peut mentionner l'essai de maintenir un lien avec la langues native en exil, de négocier avec diaspora, ou un métissage radical avec l'autre langue). Ces tactiques d'exil linguistique, en partie abstraites comme programmes linguo-philosophiques, et d'autre part assez politiquement urgentes, je les proposerais comme cadre de travail sur les traductions ou y consacreraient notre éventuel dialogue avec Mustafa. » Pavel Arsenev
En conclusion de leur semaine de workshop, les étudiants du réseau L’École(s) du Sud et Alessandro Bosetti présenteront leur création sonore réalisée à partir de Pour un oui ou pour un non (1981) de Nathalie Sarraute. Une grande importance sera accordée aux pratiques d'écoute et de méditation visant à apprécier les différences et les variations infimes du son et à être capable d’agir sur leurs proportions.
« Dix ans après la belle anthologie publiée chez Le Cormier (Belgique), La poésie brésilienne aujourd’hui et cinq ans après l’anthologie organisée et traduite par Patrick Quillier, Retendre la corde vocale - Anthologie de la poésie brésilienne vivante (2016, Le Temps des Cerises), nous proposons aux lecteurs une nouvelle anthologie de la poésie brésilienne, réunissant cette fois une trentaine de poètes, allant du plus célèbre à la plus jeune et prometteuse. Or, tout en étant une anthologie à prétention contemporaine, on présente des poètes déjà disparus, mais dont le rayonnement, la portée de leurs innovations, la nouveauté de leurs textes continuent de traverser la contemporanéité, de servir de modèle, si l’on peut dire, ou d’anti-modèle, en un mot, de référence aux nouvelles générations. » Inês Oseki-Dépré
Zoème est une maison d’édition indépendante spécialisée dans la publication de livres de photographie et de poésie. Fondée en 2017 à Marseille, elle est co-dirigée par Soraya Amrane et Rafael Garido. Le siège de Zoème est une galerie et librairie associative qui propose de nombreuses lectures ou présentations au cours de l’année, ainsi qu’une sélection d’ouvrages de photographies et de littérature. Zoème travaille aussi bien avec des jeunes photographes, dont elle a souvent édité le premier ouvrage (Maude Grübel, Anouk Deville, Ferhat Bouda, Emma Grosbois), qu’avec des photographes ayant déjà une longue trajectoire derrière eux (Pascal Grimaud, André Mérian, Geoffroy Mathieu). En parallèle, Zoème publie des livres de poésie. Nombre d’entre eux sont traduits depuis le castillan : Leopoldo María Panero (Espagne), Santiago Papasquiaro (Mexique), mais Zoème publie également de jeunes auteurs qui écrivent en français, comme Julien Marchand ou Grégoire Sourice. Pour les années à venir, Zoème souhaite poursuivre son travail de prospection des littératures étrangères, et travaille à la publication d’ouvrages traduits de l’anglais (Lettres révolutionnaires, de Diane di Prima) et du russe (Verdicts, de Lida Youssoupova).
« Parce que la poésie est l’un des derniers lieux d’où la langue et le langage peuvent émettre des signaux / Parce que nous pensons qu’il peut y avoir des espaces d’échanges véritables / Parce qu’il nous faut être vivants et participer au vivant / Dernier Télégramme se veut un lieu possible d’échanges d’où la poésie peut se diffuser et rappeler le vivant au vivant ».
La formule i.n.d.i.v.i.d.u brille magnifiquement dans le noir. Lucien Suel vit dans les Collines d'Artois où il a bâti sa maison et cultive son jardin. « Mémoire. Résistance. Vision. Humour », telle est sa devise. Il a publié de nombreux ouvrages de poésie et plusieurs romans. Il vient vous parler de son parcours de poète ordinaire et de jardinier. Il présentera ses poèmes express et déclamera ses colonnes de mots, des extraits de son travail depuis la fin des années soixante-dix jusqu'à nos jours.
Le Cipm sera présent au Salon de la revue, autour d’un stand regroupant plusieurs revues de la Région Sud, aux côtés des anciens numéros du Cahier du Refuge et de CCP - Cahier critique de poésie : Bébé, De cinq à sept, Fondcommun, GPS, If, La première chose que je peux vous dire, Les Carnets d’Eucharis, Muscle, Suave et métallique.
Avec Michaël Batalla (Cipm), Elisa Bricco (Università di Genova), Dario Cecchi (Sapienza Università), Bruna Donatelli (Università Roma Tre), Rosa Lombardi (Università Roma Tre), Simona Pollicino (Università Roma Tre), Martin Rueff (Université de Genève), Laura Santone (Università Roma Tre), Serenella Zanotti (Università Roma Tre).
En marge de l'exposition « Objets migrateurs » au centre de la Vieille Charité, le Cipm participe à l'organisation d'une journée de conférence-concerts sur le thème des musiques migratoires. À cette occasion, le percussionniste américain Famoudou Don Moye donnera un concert dans la salle d'exposition du Cipm.
Dans le cadre du festival Actoral et en lien avec les représentations, matin et soir durant trois jours, Radio Grenouille diffuse des archives du Cipm.
Projection et diffusion de créations réalisées au studio Image et mouvement du Centre Pénitentiaire de Marseille, en présence de Joseph Césarini, Monica Fantini et des participants. Une production Lieux Fictifs
Après avoir publié 14 volumes des œuvres d’Alejandra Pizarnik — c’est-à-dire un par un tous les livres publiés de son vivant (dans le respect de leur composition et de leur édition originale), plus quatre livres d’inédits, puis sa Correspondance en français avec André Pieyre de Mandiargues et le premier tome du Journal — les éditions Ypsilon ont publié au printemps 2022 en un seul volume, avec un portrait de A. Pizarnik par Liliane Giraudon, tous les titres de sa bibliographie telle que l’autrice elle-même la rédigeait (en omettant délibérément son tout premier recueil de poèmes). Sont ainsi réunis dans le volume Alejandra Pizarnik, œuvres, traduits par Jacques Ancet : La dernière innocence (1956) ; Les aventures perdues (1958) ; Arbre de Diane (1962) ; Les travaux et les nuits (1965) ; Extraction de la pierre de folie (1968) ; La comtesse sanglante (1971) ; L’enfer musical (1971).
Dans le cadre du festival Actoral et en lien avec les représentations, matin et soir durant trois jours, Radio Grenouille diffuse des archives du Cipm.
Dis-moi, c’est quoi BÉBÉ ? BÉBÉ est ce que j'ai envie de lire. BÉBÉ pose des questions. A chaque fois un thème et les théoriciens, écrivains, artistes qui le pensent, l'enseignent ou œuvrent à sa divulgation, qui contribuent à l'essor, la monstration, la dissémination, le partage de la langue par les actions qu'ils entreprennent, mais aussi qui travaillent au renouvellement de la langue et du dire. BÉBÉ les interpelle pour des réponses multiples, des pistes de réflexion, ouvrir les champs. « Avis à ceux qui s’interrogent ou qui souhaitent épiloguer, la revue BÉBÉ est l’ouvrage que vous attendiez. »
L’idée de cette rencontre repose sur l’intuition d’un dialogue fructueux entre le poète Benoît Casas et l’anthropologue du politique Cédric Parizot. Ponctué de lectures témoignant de leurs deux exercices du journal en apparence séparés l’un de l’autre, le dialogue explorera l’écriture quotidienne en tant qu’elle est une activité commune aux sciences sociales et à la littérature.
Avant d’aller discuter, à la bibliothèque de l’Alcazar et à 18h, de l’adaptation radiophonique de son livre Médecine générale, Olivier Cadiot passera au Cipm parcourir son œuvre, de L'Art poétic’ à l’Histoire de la littérature récente en passant par la Revue de littérature générale.
Dans le cadre du festival Actoral et en lien avec les représentations, matin et soir durant quatre jours, Radio Grenouille diffuse des archives du Cipm.
Lectures bilingues et présentation du projet Traduire Mekas
« Les premiers poèmes publiés de Jonas Mekas l’ont été en 1936, dans un hebdomadaire lituanien. Par la suite, sa poésie a paru en volumes à Kassel, Chicago, New-York et Vilnius, entre 1948 et 2007. Si, pour une part significative, son oeuvre poétique a été traduite en anglais par Adolfas Mekas et par Vyt Bakaitis (ainsi que, dans une moindre mesure, en japonais), elle demeure presque totalement inconnue en France. »
« Depuis bientôt trente ans que j’en ai la charge, la collection Poésie/Flammarion a accueilli une soixantaine d’auteurs – parmi lesquels un nombre appréciable de femmes – dont les choix esthétiques s’avéraient parfois divergents, mais qui participaient tous au renouveau de l’écriture poétique tel qu’il s’est dessiné en France au cours des dernières décennies. Loin d’illustrer une ligne – et moins encore d’obéir aux mots d’ordre d’un cénacle, comme il en existe encore – il s’agissait de montrer la richesse des recherches et des travaux en cours, en mettant notamment l’accent sur un certain nombre de voix isolées, de parcours atypiques, d’univers parallèles… » Y.d.M.
« Avec Gauthier Keyaerts, mon comparse au sein du duo sono-verbal VTGK, on s'est récemment mis à l'URBEX, l'exploration urbaine. On se rend dans des lieux désertés. Des vieux chancres urbains. Des maisons en ruine. Des entrepôts décrépits. Lors de nos visites On est tombés sur une mine d'or. Une communauté d'auteurs/autrices secrète. Laissant partout dans la ville de grands papiers couverts d'écriture. Je me borne, depuis, à retranscrire, bon an mal an, leurs délires, les paroles folles et les mots inscrits en lettres capitales dans des formes informes, tracées à la main, dans des "patates" tracées à la main. À La Ciotat puis au Volatil de Toulon, nous serons les porte-paroles, vocaux et sonores, de Tötöltiek, de Flora Fionavskaya et de leur bande, tribu de poètes et poétesses un rien barrée, humains qui tiennent bon dans notre monde un peu perdu partant depuis longtemps à la dérive ou en sucette. »
Présence au Salon du Festival Voix Vives de Méditerranée.
Suite au deuxième salon Numéro R et pour la troisième année consécutive, Cédric Lerible et sa revue TESTE proposeront un stand conçu comme un micro Numéro R durant le Festival Voix Vives de la Méditerranée, à Sète, du 22 au 30 juillet 2022.
« Pierre Guyotat, chez lui, entre 2002 et 2009 : scènes de la vie d’un écrivain. D’abord il range sa bibliothèque : chaque livre est sujet à commentaire, réminiscences, questionnement. Puis on le voit au travail, préparer avec un assistant l’édition de ses Carnets à partir de manuscrits des années 60. On le retrouve enfin dans sa chambre, assis sur son lit, dissertant sur les Rois de France puis élaborant un texte à haute voix, en une captivante auto-dictée. Parce que Pierre Guyotat se donne sans retenue ni fard à l’attention sans artifice de Jacques Kébadian, ce film des plus précieux fait éprouver comme rarement l’intimité d’une vie d’écrivain : sa besogne et sa passion. » Cyril Neyrat
« Nioques est une revue transgenre (comme on dit aujourdhui), c'est-à-dire une revue de poésie qui, comme son nom l'indique, ne sait pas trop ce qu'est la poésie, sinon ce qui ainsi se présente, se rend présent, se lit au présent pour tenter de "faire place nette" (comme le dit un des textes de son dernier numéro). Depuis 1990 elle insiste, sur le mode de l'intervention restreinte ou oblique, capable (ou coupable) de tout. Le volume 26 s'ouvre sur une série de photographies de Françoise Nunez à qui il est dédié. » Jean-Marie Gleize
Les éditions Trente-trois morceaux ont commencé à publier des livres en 2014. C’est une unique collection, composée de trente-trois livres de formats identiques, mais dont les registres établissent volontairement des écarts de temps et de genre.
Au Cipm, Marie Fabre, Paul Ruellan et Vincent Weber viendront présenter les quatre derniers livres parus et les mettre en perspective avec le reste de la collection : Antonio Manetti, Nouvelles du menuisier qu’on appelait le Gros / Vie de Brunelleschi (traduction de Laurent Baggioni, postface de Laurent Baggioni, Paul Ruellan et Vincent Weber); Yvonne Rainer, Poèmes (traduction de Bryan Campbell et Vincent Weber) ; Cesare Pavese, Dialogues avec Leuco (traduction et postface de Marie Fabre) ; Juan L. Ortiz, Le Gualeguay (traduction de Guillaume Contré et Vincent Weber, postface de Sergio Delgado). Sandra Pasini, qui réalise les maquettes des éditions avec Anna Massoni, lira des extraits des livres.
Stands éditeurs et rencontres avec les revues : Baraat (revue arabe transnationale), Bébé, Bezoar (Italie), De 5 à 7, Estacíon Poesia (Espagne), Fondcommun, If, GPS, La Marelle, Monologue, Muscle, Nioques, Ô (Israel), L’Ours Blanc (Suisse), Pavillon Critiqve, Phoenix, Point de chute, Radical(e), La Revue des revues, Suave & Métallique, Teflon (Grèce), Teste, Translit (Russie)
Le Cipm est au Marché de la poésie, où il accueille un ensemble d’éditeurs et de revues de la Région Sud. Avec les livres de Caméras Animales, Fidel Anthelme X, Journaud, La Nerthe, L’Ollave, Plaine Page, Vanloo ; le catalogue du Cipm ; et les revues Art Matin / GPS, Bébé, Cri-Cri, De cinq à sept, Fondcommun, If, Les Carnets d’Eucharis, Muscle, Nioques, Pavillon Critiqvue, Phœnix, Teste. Présentation des objets éditoriaux, des actions, des projets ; rencontre avec l’équipe du Cipm, les éditeurs, les animateurs des revues, les auteurs présents.
« La première partie du moment du 4 juin 2022 consistera d'abord en l'interprétation, par Arielle Beck, des Davidsbündlertänze ("Danses de l'Alliance de David"), opus 6 de Robert Schumann (1837). Ensuite, je lirai les "Poèmes Schumann" des Dictées (Flammarion, 2018), livre où j'ai fait les poèmes que m'a dictés la musique interprétée au piano par Arielle.
La seconde partie sera donc notre discussion avec Michaël Batalla au sujet du Traité des Sirènes (Le Bruit du temps, 2020). Arielle participera à la conversation, puisqu'elle a ses idées là-dessus.
Le motif du Chant des Sirènes apparaît déjà, et logiquement, dans les Dictées. De quelle logique s'agit-il? Dans quelle mesure la poésie et la musique luttent-elles contre les Philistins, ces ennemis de la génialité ou ces amoureux de la norme folklorique? »
Vous m’avez fait chercher est un livre « total », un univers intime, poétique et politique qui réunit dans un acte littéraire profond poèmes et images, pour « donner la réverbération d’un monde » – celui de l’écriture de Dominique Fourcade. Deux grands poèmes inédits articulent l’ensemble : feston (qui court tout au long du livre) et cantate pour François et pour Gérard (longue élégie sur l’amitié et la disparition, au cœur du livre). Mais le livre s’invente page par page en convoquant des images qui, dans leur interaction, investissent l’écriture et l’espace du livre. Du Grand baigneur de Cézanne, d’une toile de Matisse, à des couvertures de livres ou de magazines, en passant par des photographies sportives ou personnelles, des portraits, des affiches, des œuvres d’art contemporaines comme des reproductions de Lascaux ou des statuettes du néolithique. Aucune « illustration » mais des séquences chargées de déclencher des réactions en chaîne. Aucune nostalgie du passé mais des « évidences intemporelles et rayonnantes ». C’est le livre d’une œuvre qui ne cesse jamais de se faire, et se défaire, de se parler et de nous parler. Nous, c’est-à-dire les images, les oeuvres, les mots, les poèmes, les actes, les souvenirs et les pensées ultra contemporaines.
Carte blanche au Cipm donnée par le festival Oh ma parole !
« Le titre fait allusion au désir sexuel dont la force insurrectionnelle se manifeste dans le livre notamment à la séquence « désir de nuages » et « les corps cav ». Néanmoins, derrière l’allusion à nos anatomies désirantes, les « corps caverneux » désignent ici, avant tout, les cavernes en nous par analogie avec les cavernes préhistoriques : les corps caverneux sont donc ces espaces vides, ces trous ou ces failles, que nous avons tous en commun et que notre société de consommation tente de combler par tous les moyens : achats, faits divers etc. Il ne s’agit pas de cabanes, de lieux précaires et provisoires à habiter hors de nous, mais d’espaces solides et intimes à défendre avant que d’aller lutter à l’extérieur. »
« D'un lyrisme l'autre voudrait contribuer à rendre audibles et visibles de nouvelles pratiques artistiques, des collaborations, des recherches formelles et des pensées les accompagnant ; il donne dans cet espoir la parole à des poètes et des compositeurs qui ont commencé à penser la création entre poésie et musique que ce soit de façon empirique ou théorique, à répondre aux vieilles questions autrement ou à inventer de nouvelles questions posées au réel, à transformer l'angle d'approche. »
« J’ai commencé à traduire Peter Gizzi parce que j’aimais sa poésie bien sûr, mais j’aimais sa poésie parce que j’y entendais à l’œuvre un lyrisme étrangement contemporain. Un lyrisme si l’on veut d’après la catastrophe : le monde a subi des coups, des chocs, des accidents. La preuve, les choses dans ses livres sont souvent cassées, défaites, brûlées, abîmées. (…) Le “Je” qui se promène, souvent désespéré donc, dans les recueils de Peter Gizzi semble avoir perdu toute relation avec le monde mais aussi avec lui-même. “J’ai perdu le signal”, dit-il dans un de ses textes. Mais aussitôt vient la solution : “alors j’ai pensé que j’allais écrire un poème” ». Rendez-vous avec Peter Gizzi et Stéphane Bouquet, son traducteur aux éditions Corti : discussion entre les deux auteurs, questions de poétique et de traduction, et lectures bilingues des textes de Peter Gizzi.
Allemand, anglais, arabe, ch’ti, comorien, espagnol, grec, hébreux, italien, kabyle, néerlandais, portugais, pular, suédois
RFI et la BnF proposent une rencontre publique à Paris, le vendredi 13 mai de 15h à 19h au petit auditorium du site François-Mitterrand. Ce temps de partage invite à prolonger l’expérience de la série « Sons migrateurs », autour d’un après-midi de rencontres mené par sa créatrice Monica Fantini ainsi que la philosophe et académicienne Barbara Cassin, commissaire de l’exposition « Objets migrateurs ».
Entre autres invités : Joseph Césarini, cofondateur de « Lieux Fictifs », structure de production audiovisuelle au centre pénitentiaire des Baumettes ; les écrivains Olivier Rogez et Boniface Mongo-Mboussa ; le poète et traducteur Pascal Poyet ; l’artiste Robin Meier ; Giulia Camin, responsable de la bibliothèque de poésie contemporaine (Cipm) ; et Séverine Janssen, coordinatrice de l’association BNA-BBOT, dédiée à la mémoire sonore de Bruxelles.
Programme complet de l’événement à retrouver sur le site de la BnF.
Dans le but de présenter un état des lieux des réflexions et des recherches en cours sur l’œuvre de Tarkos, le Cipm organise au Frac une journée d’étude pour la clotûre de l’exposition « Tarkos poète ». La journée se découpera en quatre panels : deux le matin, généalogies [Léo Dekowski, Gabriel Proulx, Jonas Delaborde] et formes [David Christoffel, Thierry Weyd, Alexandre Mare] ; deux l'après-midi, stratégies [Nathan Lahire, Vianney Lacombe, Laurent Zimmermann] et parole [Anne-Christine Royère, Stéphane Nowak Papantoniou, Antoine Hummel].
Une semaine de traduction collective des auteurs français en italien, conclue par une rencontre et des lectures bilingues du résultat de cette semaine de traduction. Cette session fait suite au premier volet organisé par le Cipm à Marseille en avril 2019, consacrée à la traduction collective des auteurs italien en français (publication des versions françaises dans la revue La tête et les cornes n°8, 2019) — avant que la crise sanitaire et les mesures de confinement entraînent le report du second volet jusqu’à aujourd’hui ; initialement prévu à Trieste, ce volet se déplace finalement à Rome en partenariat avec le réseau des bibliothèques de Rome, la Casa delle Letterature, la Casa della Poesia.
Rencontre avec deux auteurs actuellement en résidence à La Marelle, pour un exposé de leur chantier d’écriture. Emmanuel Rabu pour le projet Espèces (résidence partagée avec le Cipm) : « Un poème sur les animaux, un bestiaire. Il évoque des espèces et certaines des relations qu’elles entretiennent entre elles : la domestication, le parasitisme, la symbiose, la prédation, le mutualisme. Poèmes, listes alphabétiques, citations, essais d’éthologie, récits, dessins, journaux, sources antiques, etc. composent ce texte — comme une manière de dire la diversité du vivant. Des formes définies et poreuses parce que certaines fougères, éloignées de soixante millions d’années, sont toujours interfécondes » ; et Dominique Quélen pour Poèmes en série : « Travailler à un ensemble de séries de 24 poèmes, chacune ayant ses contraintes propres et prenant appui sur un déclencheur lié à un moment, un lieu particuliers. Le temps d’écriture de chaque poème sera limité à un jour, dans une logique d’unité d’élan qui se renouvellerait la journée suivante. L’écriture de chaque série sera en revanche séparée par un certain intervalle de temps par celle de la précédente, et le projet se poursuivra sur plusieurs années. »
« Voici des objets pour la plupart non imprimés — leur vitesse d’exécution n’est pas la même que celle des livres : pièces sonores, vidéos, dessins animés, GIF, haïkus, journal, inscriptions, slogans, et leur publication peut être rapide : Instagram, Facebook, YouTube, Vimeo, Twitter, etc. ; ils ne sont pas moins importants pour moi. Chacun utilise une technique et rend compte d’une forme, d’une idée. Ils sont autonomes et ils me semblent consolider, en même temps, quelque chose d’autre. Je les appellerais volontiers des Umwelten ou les produits d’un Umwelt pour les rattacher à d’autres formes du vivant. »
Actuellement en résidence d’écriture à La Marelle, Annabelle Verhaeghe, artiste pluridisciplinaire et auteure, et Benoît Toqué, écrivain et performeur, ont tous deux été marqués par l’œuvre polymorphe de Christophe Tarkos.
Ils ont imaginé pour cette soirée des formes entrant en résonance avec l’exposition que le Frac et le Cipm lui consacrent, et éclairant la manière dont leurs travaux respectifs discutent avec les particularités de sa poésie.
À partir d’extraits de son texte Contrariétés, Benoît Toqué s’intéressera à la question de la mesure, de la valeur et de l’étalon, tandis qu’Annabelle Verhaeghe s’attachera à mettre sur pied le poème.
Il y aura peut-être des vidéos mal cadrées. Mais ce n’est pas sûr. Sans doute rirez-vous, mais ce n’est pas sûr non plus.
Depuis le très remarqué L’Excès-l’usine en 1982, Leslie Kaplan publie, principalement chez POL, une œuvre protéiforme, relevant d’« une poétique de l’émancipation », et qui comprend récits, roman, théâtre, essais… Elle a reçu le Grand Prix de la SGDL pour l’ensemble de son œuvre en 2017. Son dernier livre, Un fou (POL, mars 2022), est une fable politique, « un texte très sérieux et très drôle à la fois, sur la folie du monde dans lequel nous vivons ».
Poète et critique, Yves Boudier a publié une quinzaine de livres, dont un récit, chez différents éditeurs. Par son engagement, au sein de revues et dans certaines missions (il est notamment l’actuel président de l’association C/I/R/C/E Marché de la poésie), il contribue activement à la vie de la poésie contemporaine. Son dernier livre,n’y point penser, variations furor sanandi est paru en 2021 aux éditions Le Paquebot, avec une préface de Martine Lemire et des gravures de Léa Guerchounow.
Pour la reprise des « Cris poétiques », en partenariat avec le Centre international de poésie de Marseille et Alt(r)a Voce, le vendredi 8 avril 2022, le Vélo-Théâtre aura le plaisir de recevoir les auteurs Leslie Kaplan et Yves Boudier, qui sont tous deux des figures très actives de la littérature contemporaine. La soirée sera présentée par Florence Pazzottu et Michaël Batalla.
« Techniques mixtes » est l’expression par laquelle un cartel désigne, à côté d’une œuvre exposée, sous le titre, la façon dont celle-ci est réalisée en rapportant plusieurs types de matériaux différents les uns aux autres. Qu’est-ce qu’un tel va-et-vient entre moyens — langagiers, visuels, sonores, performatifs, scénographiques, conceptuels —, entre les méthodes qui leur sont associées aussi, pourrait représenter en littérature ? Et comment celle-ci s’y retrouverait-elle refaite ?
Reproduire, transmettre et lire la revue R.R., en discuter, seront au programme de cette soirée à l'imprimerie du 60 de la rue Edmond Rostand ; manger et boire aussi. R.R., c'était un périodique postal initié par Stéphane Bérard et Christophe Tarkos, poursuivi en trio avec Nathalie Quintane et terminé en solo par Christophe Tarkos.
Avant de s’appeler Fidel Anthelme X, durant sept ans, nos éditions se sont nommées Intime Conviction. Intime Conviction était un groupement d’artistes, de poètes, qui refusaient la fixité d’un lieu et tentaient d’interroger l’espace intime de la création, de toute création. Ce qui nous intéressait, ce n’était pas d’avoir un lieu, une maison d’édition. Ce qui nous guidait, c’était la question : Comment inventer une poésie qui déborde partout ? Qui s’immisce en tous lieux du mystique au politique ?
Les Éditions L’Usage existent depuis 2018. Elles ont commencé en publiant deux livres autour de Pierre Reverdy : l’un de Jacques Roubaud, Strophes reverdie, l’autre de Ron Padgett, La Chambre de Pierre. L’Usage : il s’agit de celui que la poésie peut avoir dans nos vies. C’est dans cet esprit que se poursuit cette entreprise éditoriale, par la publication successive d’Été 18 de Frédéric Forte, et d’une traduction par Zsófia Szatmári et Jean-François Puff d’un livre de la poète hongroise Gizella Hervay, Phrases élémentaires.
Cette rencontre-lecture est consacrée aux deux derniers livres publiés par L’Usage : Photomatons, de Sylvain Prudhomme, recueil de textes composés d’une seule traite, dans le cadre déterminé par une marie-louise, au jour le jour ; et L’Inédit, de Jean-François Puff. Le livre suivant sera présenté par les autrices du collectif « Connexion limitée », qui ont entrepris la traduction de What I Knew d’Eleni Sikelianos.
« Parce que langage et parole sont plus que des outils, qu’ils sont – qu’on le veuille ou non – le champ, le milieu et l’horizon de ce qu’il y a en nous de plus humain, je vois dans l’écriture, dans toutes les formes d’écriture, aussi bien un terrain de jeu spéculatif et une aventure critique qu’un risque très troublant : ce qui se dit prend vie, nous lie et peut avoir des effets. »
Rencontre avec Charles Bernstein, poète, essayiste, éditeur, critique américain, co-fondateur en 1978 avec Bruce Andrews de la mythique revue L=A=N=G=U=A=G=E (anthologie publiée en 1983 aux Etats-Unis ; traduction récente en français par Amélie Ducroux, Presses universitaires de Rouen, 2021). Entretien autour de son écriture poétique ainsi que de son travail de revuiste et d’éditeur, avec le traducteur et poète Martin Richet (traducteur notamment de Charles Bernstein : Longues files de voitures revenant de la plage, Contrat maint, 2011 ; et Pied bot, Joca Séria, 2012). Lectures bilingues d’extraits de l'œuvre poétique, notamment de poèmes récents inédits en français, et lecture en hommage à Anne-Marie Albiach.
Première rencontre avec Emmanuel Rabu, en résidence de création organisée en coproduction entre le Cipm et La Marelle du 2 mars au 27 avril 2022. « Est-ce que l’animal est artificiel (maintenu par une intervention régulière) ? (…) Il y a des situations que ma présence permet, par exemple, accéder aux étagères tout en haut, dit A. » Rencontre, lectures, présentation du travail en cours.
Lectures du Kilo et autres inédits, de Christophe Tarkos, P.O.L, 2022, en écho à l’exposition Tarkos poète, au Centre international de poésie Marseille et au FRAC Provence Alpes Côte d’Azur.
Isabelle Sauvage a fondé les éditions du même nom en 2002, d’abord exclusivement en réalisant en typographie plomb des livres d’artiste, aux formes différentes pour tenter de rendre l’unique de chaque rencontre. Elle est rejointe en 2008 par Alain Rebours, qui insuffle la naissance des éditions « courantes », puis par Sarah Clément en 2014. Le catalogue compte aujourd’hui près de 150 titres, toutes collections confondues, principalement dans le domaine français contemporain mais avec quelques traductions remarquables, comme Ceija Stojka, Muriel Rukeyser, Warsan Shire ou encore Layli Long Soldier. Toujours, ce sont des gestes, des voix, des regards proposés en poésie, en littérature, hors des catégories trop définies : au pluriel de ces singuliers — souvent au féminin.
Lectures du Kilo et autres inédits, de Christophe Tarkos, P.O.L, 2022, en écho à l’exposition Tarkos poète, au Centre international de poésie Marseille et au FRAC Provence Alpes Côte d’Azur.
Christophe Tarkos naît à Martigues en 1963. Il meurt en 2004 à Paris. Il repose au cimetière Montparnasse. Sur sa tombe est gravé le mot poète. Au début des années 1990, il vit encore par intermittence à Marseille. Il est diplômé de Sciences politiques. Il enseigne l’économie mais il décide d’arrêter. Il veut se consacrer exclusivement à la poésie. Il est invité au Cipm pour la soirée des Inédits en 1993. Il crée son nom. Il change d’état civil. Il se fait connaître du monde poétique en prenant littéralement d’assaut les boîtes aux lettres de ses membres. Christophe Tarkos s’invente un savoir-faire et fabrique en moins de dix ans une œuvre qui compte parmi les plus déterminantes de la poésie contemporaine.
Le travail de traduction de Rainer Maria Rilke par Roger Lewinter se déploie sur une période de plus de trente ans. Suite à la parution récente, aux éditions Journaud, de la dernière version du livre premier des Sonnets, ainsi que de la première traduction du livre second, Mathieu Provansal présentera ces ouvrages dont il est l'éditeur, leur histoire et leur articulation aux réflexions de Roger Lewinter à propos de la prosodie du français.
Le dialogue entre la poésie française et la poésie américaine remonte au XIXe siècle. Mais si les Américains en quête de modernité se sont d’emblée tournés vers la France, le courant s’est inversé à partir des années 1970, les poètes français regardant désormais vers les États-Unis au moment où la modernité s’essoufflait.
Autour de Louis Zukofsky sont réunis Benoît Casas, François Dominique, Abigail Lang et Benoît Turquety, tous quatre lecteurs et lectrice passionnés qui exprimeront au cours d’interventions successives de 15 minutes leur rapport à l’œuvre immense du grand poète objectiviste américain.
Chercher, enquêter. Dans tous les sens, au point de s’y perdre et dès lors, ne cesser de re-chercher. Mettre au premier plan les indices, l’index. De la quête. Mais de laquelle ? Celle de la poésie (Sépoié). Le faire est dans l’affaire, mais pas dans le sac. Plutôt dans le livre. Un livre volume, un livre tissé de jours (brodés ou pas), avec plus ou moins de gravité et si possible, un brin de coefficient d’échec. Faire des livres ou les écrire avec les deux mains, pour (les) donner à voir. (Avec) ce qui est relégué, au fond du placard (pratique, curieux et utile).
Véronique Vassiliou fera un parcours mû en descente libre et quelques slaloms, ponctué de quelques extensions.
« Je crois que les poèmes sont diffusés vraiment comme des messages qui passent à la radio et que le poète est une radio. Je ne crois pas du tout que les poèmes viennent de l’intérieur. En tout cas pas les bons. Vous obtenez toutes sortes de parasites de la radio, ceux des mauvais transistors et ainsi de suite, mais je pense fondamentalement que les poèmes viennent de l’Extérieur. » Jack Spicer traduit par Éric Suchère, Élégies imaginaires, Vies Parallèles, 2021.
De Mostaganem au Kremlin-Bicêtre, de la vallée du Chélif aux hôtels meublés de Belsunce, les livres de Habib Tengour disent les lieux et des déplacements entre les lieux. Une improbable odyssée entre l’Algérie et la France. La diction des lieux n’en est pas la description. Elle implique la correspondance d’un genre de diction avec un espace social mouvant que le poète étudie parallèlement en anthropologue.
Le Cipm et Alt(r)a voce accompagneront la projection du film L'homme qui penche de Marie-Violaine Brincard et Olivier Dury (2020, 94').
L'homme qui penche est le titre d'un livre du poète et maçon Thierry Metz, qui, né le 10 juin 1956 à Paris, s'est suicidé le 16 avril 1997 à Cadillac. « Le film raconte l’histoire d’un homme dont la vie est intimement liée à la création. Thierry Metz vit l’écriture comme une nécessité absolue. Il refuse d’entrer dans une quelconque carrière, de s’enrichir autrement qu’intérieurement et de se situer au-dessus des autres. Il revendique le besoin essentiel de poésie dans une société qui la déserte et affirme ainsi la primauté de la vie intérieure sur la vie matérielle. » (Extrait de la présentation de Marie-Violaine Brincard et Olivier Dury). Le film a été présenté au festival Cinéma du réel (compétition française) en 2020.
Rencontre et lectures autour de Format Américain , L’intégrale (1993-2006), paru aux Éditions de l'Attente.
Avec Alain Cressan, Abigail Lang, Claude Moureau Bondy, Juliette Valéry, Franck Pruja et Françoise Valéry.
Format Américain, l’intégrale (1993-2006) est la reprise de la totalité de la collection créée et dirigée par Juliette Valéry à destination, à l’époque, des adhérents de l’Association Un bureau sur l’Atlantique fondée par Emmanuel Hocquard. Elle représente un important travail de traduction (par des poètes français) et de publication, sous forme à l’origine de livres brefs imprimés en photocopie, de poètes des États-Unis. Le volume qui les rassemble aujourd'hui réunit près de quarante auteurs, de la génération des Objectivistes à l’actualité des années deux mille, et de très nombreux traducteurs, les traductions ayant souvent été collectives. L’édition est augmentée notamment de quatre titres inédits, d’une préface et d’un article de Claude Moureau Bondy.
« Au fil du temps, j’ai constaté que les poèmes que j’écrivais – et les vers dans les poèmes – s’allongeaient parfois sans fin. Comment décider de la longueur d’un poème ? Pourquoi parfois une petite poignée de lignes, et parfois comme un flux intarrisable. En réfléchissant à la taille des poèmes, on trouvera sans doute le moyen de se poser des questions sur ce que peut bien faire, ou tenter de faire, un poème : c’est-à-dire sur la vie qu’il veut mener, et le temps qu’il souhaite occuper. Ces réflexions se feront au fil de la lecture. »
En partenariat avec le festival Kinovisions, festival du cinéma en langue allemande à Marseille du 30 novembre au 4 décembre 2021.
Projection au Cinéma Le Miroir de Sur le fil du rasoir, l’année 1929, film d'Alexander Kluge (All., 2021, VOSTFR, 83') avec H.M. Enzenberger, Olli Schulz, Alfred Edel — précédée d’une lecture d’un texte d’d'Alexander Kluge par Michael Batalla, directeur du Cipm.
Dans ce film-brillant, Alexander Kluge, en dialoguant avec l’écrivain Hans-Magnus Enzenberger, permet au spectateur de mieux comprendre cette année essentielle de l’histoire de l’Occident — où la crise boursière se déclenche tandis que publicités, inventions techniques, cinéma et tensions nationalistes se mêlent à la fin des « années folles ».
Rencontre, interventions et lectures avec les auteurs accueillis en Résidences de lecture au Cipm : Yohan Thommerel, résident du 3 au 14 novembre, et Marc Perrin, en résidence jusqu’au 28 novembre 2021. Retour sur leur expérience de traversée de la bibliothèque, et première présentation de textes et formes en cours d’élaboration.
Interventions et lectures de Francis Cohen, Jennifer K. Dick, Florence Jou, Danielle Mémoire et Christian Tarting à l’occasion de l'inauguration de l'exposition Anne-Marie Albiach, Vers ce cercle, textes et éditions.
Premières pistes : lectures politiques de Etat, retour sur Anawratha, notes sur « A 9 », théâtre du poème, existences et lectures parallèles, enquête performée dans la bibliothèque d’Anne-Marie Albiach, choix et prélèvements de textes, gestes, regards, voix.
Rencontre et lectures autour de la collection « Domaine croate / Poésie » des éditions de L’Ollave. Avec Jean de Breyne, Martina Kramer, Vanda Mikšić, Ana Brnardić, Andriana Škunca, Branko Čegec et Brankica Radic.
Initiée en 2012, et dirigée par Jean de Breyne, Martina Kramer, Vanda Mikšić et Brankica Radić, la Collection du Domaine croate / Poésie présente les poètes de plusieurs générations. Ce choix cherche à offrir une perception de la poésie croate contemporaine peu connue dans les pays francophones. Entre les figures historiques qui ont marqué l’écriture poétique du XXè siècle, et les poètes actuels dont l’œuvre est significative de notre époque, la poésie de ce pays d’Europe centrale est un domaine riche et vivant.
« un jour en 2007 je crois j’ai longuement considéré ma main gauche qui depuis 40 ans n’avait strictement rien fait, écrit, rien dessiné, j’ai décidé de la mettre au travail, c’était épuisant au début, mais elle a jour après jour fait ses exercices et appris à écrire, à dessiner, désormais c’est elle qui œuvre dans le grand journal, je préfère de loin sa légère maladresse, et puis le rythme est un peu plus lent que celui de la main droite, permet en outre plus de souplesse, moins de contrôle, justement, même si elle est maintenant très exercée, elle ne l’est pas autant que l’autre, cela fait encore une différence, la droite ne s’occupe plus que de dessiner, la gauche dessine aussi un peu mais seulement dans le journal »
Rencontre et lectures autour des Éditions Unes, de quelques auteurs et autrices de son catalogue. Interventions et lectures de François Heusbourg, Raluca Maria Hanea, Pierre Mabille, Yann Miralles.
Depuis 1981, les Éditions Unes ont bâti un catalogue incontournable dans la poésie contemporaine, associant livres à grands tirages et ouvrages de bibliophilie, avec l’obsession de maintenir une excellence de fabrication, aussi bien dans la typographie, le choix des papiers, et le façonnage des ouvrages.
Une volonté de découverte et de fidélité aux auteurs anime la maison depuis ses débuts, ainsi qu’un regard résolument tourné vers l’étranger.
40 ans plus tard, les intentions sont les mêmes, et une nouvelle génération a rejoint la maison, ouvrant de nouveaux espaces hybrides entre traduction, sources d’images, strates textuelles et projets in situ.
Rencontre avec Aziyadé Baudouin-Talec, accueillie en Résidence de lecture au Cipm 22 au 31 octobre 2021.
Le A dans le Z ou déambulation dans le bleu : « Déambuler les yeux grands ouverts dans les allées d’une bibliothèque / comme si on cherchait un oiseau avec des jumelles. / Lire des livres comme on conduit une voiture. / Regarder le paysage qui défile. / Écrire comme on repousse l’eau en nageant pour avancer
dans l’espace de la page. / Respirer pour lire / comme on prend son souffle avant de plonger. / Lire un texte comme on déplace des meubles, / en transpirant, en jouissant de l’ébranlement des choses, / quelque part. »
Le Cipm est au Marché de la poésie, où il accueille un ensemble d’éditeurs et de revues de la Région Sud : Caméras animales, Fidel Anthelme X, Journaud, La Nerthe, L’Ollave, Plaine Page, Vanloo ; Art Matin / GPS, Bébé, Cri-Cri, Fondcommun, GPU, If, Les Carnets d’Eucharis, Muscle, Nioques, Pavillon Critiqvue, Phœnix, Teste. Présentation des livres, des revues, des actions, des projets…
Rencontre, interventions et lectures avec les deux premiers auteurs accueillis en Résidence de lecture au Cipm : Jérôme Bertin, résident du 22 septembre au 3 octobre ; et Cia Rinne, actuellement en résidence jusqu’au 17 octobre 2021. Retour sur leur expérience de traversée de la bibliothèque, et première présentation des textes et formes en cours d’élaboration.
Cockpit est un mensuel de création (poétique, plastique, sonore) lancé en 2020 par Charlotte Rolland et Christophe Fiat.
En partenariat avec le Cipm, elle propose un hors-série envisagé comme un horizon décalé, une étrangeté : « Nous avons trouvé passionnant d’imaginer un thème qui capte une atmosphère plutôt que d’appliquer et de développer une idée. Ce thème, c’est Marseille envisagé davantage comme un arrière-fond, une profondeur avec ses angles morts et ses rumeurs urbaines et aussi maritimes. Aussi avons-nous convenu de l’intituler MAP — carte en anglais ou bien acronyme : Marseille Ambiance Poème ». Soit un laboratoire textuel ouvert, réunissant seize auteurs ayant souvent un lien avec Marseille ou la région.
Présentation par Christophe Fiat et Charlotte Rolland. Lectures de Nadine Agostini, Adrien Bardi, Alessandro Bosetti, Emma Cambier, Liliane Giraudon, Valérie Horwitz, Eric Houser, Manuel Joseph, Sarah Kéryna, Florence Manlik Hanna Modén, Lotfi Nia, Jean-Pierre Ostende, Laura Vazquez, Dorothée Volut. Avec la participation téléphonique de Julien Blaine.
Anne Calas a été comédienne et chante aujourd’hui Boby Lapointe, Trenet, Vian. En 2009 elle publie Chroniques d’ici (livre-cd enregistré par Arthur H et illustré par Jean-Michel Alberola, Item), puis en 2011 La Logique de l’escargot (livre-cd, Janninck, 2011). En 2014, elle fait son entrée en poésie avec Littoral 12 (Flammarion), mais toujours de façon transversale, puisque ce livre est accompagné de paysages sonores. Suivront une, traversée avec Yves di Manno et honneur aux serrures (Isabelle Sauvage). Enfin à l’automne 2019, Déesses de corrida (Poésie Flammarion).
Nicolas Pesquès commence à écrire en mai 1971. Le poème La face nord de Juliau débute en 1980. À l’origine, il s’agit d’une tentative de transposition : appliquer à l’écriture d’une colline ardéchoise l’insistance et l’assiduité de Cézanne sur son motif. Exprimer pas à pas le vif et l’intégralité du paysage. Mais dire une colline, compte tenu des phrases qui la façonnent et du corps qui les éprouve, c’est entrer dans la nuit de l’expression. Le projet est devenu une aventure. Il a absorbé son questionnement, déplacé les éclairages. Il est happé et repoussé par cette relation qui interroge « la nature des choses » via l’articulation d’un langage. C’est du cœur de cette cécité qu’il travaille.
C’est l’été, SALON DU SALON, Marseille, appartement avenue du Prado. Les personnages s’activent dans différentes pièces : dormir, se laver, manger, lire. Marc-Antoine Serra les a photographiés in situ et les photographies ont été exposées à la fois dans les pièces et dans les chapitres du livre. Le dernier chapitre contient un texte de Jean-Jacques Viton qui se trouve à la campagne ; le titre de l’exposition et du livre que vous tenez entre vos mains reprend celui d’un de ses livres précédemment publié aux éditions P.O.L. — P. Munda
Pierre Alferi, Divers chaos — C’est la métamorphose quotidienne de la rue. C’est un aide-mémoire pour les trente-six essences volatiles qui entrent dans la plupart de nos parfums. Ce sont les formes équivoques, psychosomatiques, des algues ; les bestioles furtives de l’été ; les positions communes des amant.e.s et des combattant.e.s ; l’attrait et le dégoût des odeurs corporelles ; les joies du saut d’obstacle ; l’apparition d’une enfant ; l’éclosion des pivoines ; un graffiti ancien, tracé en plein désastre.
Maxime Juin & Simon Burger, Forme humaine — Ce conte est l’histoire d’une forme humaine découvrant le réel à travers la souffrance d’un mal d’amour. Prenant conscience de la finitude des choses et de soi, elle traverse le monde en s’en sentant de plus en plus discriminée (...)
À l'occasion du Baudelaire Poetry Day en partenariat avec Extra!, le festival de la littérature vivante du Centre Pompidou.
Louis Vuitton ne fut-il pas du tout poète ? Grande marque française en proie aux contrefacteurs sur les Internets, must have de tes dix-huit printemps, comment prononcer "Charles Baudelaire" ? Tous deux nés en 1821, le bicentenaire qu'on nous invite à célébrer est celui du second : pourquoi ?
Typopotamus conviera un bouquet de spécialistes – mais qui ne l’est pas ? – du défunt pour répondre à ces questions que mobilise en nous le Programme Culturel d'État.
L’Invitation au voyage est-elle un parfum ou un poème ? Quelles mers traversa Baudelaire et pourquoi ? À quoi peut-on, en 2021, déterminer que Baudelaire est plutôt pansement chic ou simple sparadrap du capitaine Haddock ?
Virée dans le patrimoine, cette conférence de sensibilisation vous apportera de quoi répondre sensiblement.
À partir de la postface intitulée « Proxy » de Sofia-Abeba suivi de MZR (MF, 2020) qui présente les différents ensembles qu’il déploie, Antoine Dufeu lira quelques extraits de livres publiés et de livres en cours d’écriture.
Après avoir été contrôleur de gestion dans une multinationale américaine et journaliste dans la presse automobile, Antoine Dufeu est actuellement enseignant en écriture et en édition en école d’art et de design. Poète et écrivain, il est l’auteur de nombreux livres.
« Peut-être sont-ce nos zombies qui roulent en roue libre [MZRERL] dans le monde tel qu'il va, communément dit à la fois capitaliste et démocratique. L'enquête se poursuivra dans les livres à venir, notamment dans Blanchiment et dans Aventures. »
Rencontre autour des éditions Caméras animales. Présentation : Mathias Richard. Lectures et performances : Antoine Boute, Beurk, Tyfen Guilloux, Nora Neko, Mathias Richard, et Annabelle Verhaeghe.
« Caméras Animales est une structure d'édition de littérature contemporaine (livres papier et numériques), un label musical (formats CD et numériques), une plateforme multidisciplinaire organisant des événements physiques (lectures, performances, vidéos, rassemblements...) et diffusant des œuvres via internet (site, blogs).
Caméras Animales traite des formes littéraires hybrides (hybridant poésie, récit, essai, document, arts…) et transgenres, des points de vue radicaux, volontaristes, en rupture, ou témoins, symptomatiques, révélateurs.
Écrivants = proto-caméras, biocams. Chaque livre = boîte noire ! »
Le dérisoire héros des Enfances Chino (P.O.L, 2013), des Amours Chino (P.O.L, 2016) et de Chino aime le sport (P.O.L, 2017) revient dans Chino au jardin (P.O.L, 2021) sur les lieux de sa vie. On lira quelques passages, à deux voix (avec la comédienne Vanda Benes). Puis on parlera de ce livre et de ce dont il vient : un parcours entamé du temps des « avant-gardes » et de la revue TXT puis reconfiguré par diverses plongées, pensives, poétiques ou romanesques, dans les expériences d’une vie d’écriture.
Inauguration de l'exposition Dessins et doubles pages : lecture légère + gestes.
« où m’aspirent invariablement les mots, qui me confondent me perdent, où tout finit toujours par s’annuler car il y a le problème des angles, je tourne mon objet, je le regarde et il n’est jamais le même, je peux en dire, en écrire des choses tellement contradictoires que l’objet lui-même devient doute »
Présence au Salon du Festival Voix Vives de Méditerranée.
Pour la deuxième année consécutive, c’est sous la responsabilité de Cédric Lerible et de la revue TESTE qu’un stand conçu comme un micro Numéro R sera présent au Festival Voix Vives de la Méditerranée, à Sète, du 18 au 25 juillet 2020. Outre une sélection des éditions du Cipm, il accueillera dix revues conçues ou publiées en Région Sud : Arapesh, Bébé, De cinq à sept, fondcommun, If, Les Carnets d'Eucharis, Muscle, Nioques, Pavillon critiqve, Phoenix, La Mer gelée et, bien sûr, TESTE.
Lecture de Maxime Actis et entretien animé par Michaël Batalla.
À l’automne 2020, surgit dans la collection poésie des éditions Flammarion un volumineux livre rouge rassemblant plus de 200 poèmes distribués en 20 sections. Le titre est saisissant : Les paysages avalent presque tout. Maxime Actis est de retour de ses errances nomades entre France et Balkans. Il donne à voir la réalité de l’Europe périphérique à travers un récit qui interroge aussi l’ancestralité du poème, possible échappatoire à l’effacement de la mémoire du présent.
En coproduction avec le festival Oh les beaux jours !
En coréalisation avec la Ville de Marseille — Musées de Marseille.
Lecture de Patrick Varetz et entretien animé par Michaël Batalla.
Le volume de 1000 poèmes de Patrick Varetz que les éditions P.O.L ont publié en décembre 2020 a pour titre Deuxième mille et fait suite à Premier mille (2013), chez le même éditeur qui est aussi celui de ses romans. Il ne nous est donc pas interdit d’espérer qu’un troisième volume paraisse dans quelques années. Le temps pour l’auteur d’accumuler la quantité de matière nécessaire à sa composition, résultat de la splendide constance de sa relation au poème.
Comment situer cette pratique en regard de la succession des romans ? S’agit-il d’un même mouvement d’écriture ? À partir de ces questions, la rencontre explorera un peu de cette œuvre à la fois monumentale et secrète de la littérature contemporaine.
En coproduction avec le festival Oh les beaux jours !
En coréalisation avec la Ville de Marseille — Musées de Marseille
Graphisme : Tomas Di Giovanni
À l’occasion de la réouverture des lieux culturels, SISSI propose un cycle de lecture au Cipm. « Habituées davantage à la monstration d’œuvres plastiques, nous avons souhaité donner cette fois la prévalence au texte et rassembler à cette occasion des artistes qui ont marqué, chacun.e.s de manière particulière, l’aventure du SISSI club et dont le travail nous a ému. »
Hayoung Kim crée des gaps, ou des « bugs », afin de jouer des absurdités, des incompréhensions, qu’iel amplifie afin d’en souligner la drôlerie. Dans un monde pixelisé, iel accumule superpositions d’histoires, de mots, de codes, de symboles : des observations acides, parfois sombres sur les questions de déplacements, d’identités composées, fragmentées, non normées.
Théo Casciani est auteur. Rétine, son premier roman, paru en 2019 aux Éditions P.O.L, retrace l’initiation d’un regard, comme un livre d’images. Théo Casciani écrit de manière plastique, descriptive, révèle les impressions contemporaines qui se fixent sur la rétine du narrateur. Dans son œuvre, le texte est placé dans un rapport d’exposition ; il apparaît comme une voie artistique faite de la même matière qu’une photographie, un son ou un vêtement.
Rencontre et lectures autour de série discrète, de quelques auteurs et autrices de son catalogue. Avec des lectures de Xavier Evstigneeff, Anne Kawala, Vincent Lafaille, Cécile Mainardi, Cécile Sans, Nicolas Tardy.
Depuis sa création en 2015 par Xavier Evstigneeff et Vincent Lafaille, série discrète publie des livres de poésie contemporaine. Le nom de la maison d’édition, emprunt traduit du premier livre de George Oppen, place la maison d’édition sous le signe de la poésie objectiviste américaine et de ses suites françaises, sans désir de s’y enfermer.
Mathématicien, poète, membre de l’Oulipo, Jacques Roubaud a développé une œuvre prolifique, qui comprend des ouvrages de prose, de poésie, des écrits autobiographiques et des essais. Il a reçu plusieurs prix littéraires couronnant l'ensemble de son œuvre, tels que le Grand prix national de la poésie (1990), le Grand prix de littérature Paul-Morand de l'Académie française (2008), et le Goncourt de la poésie (2021).
Entretien de Valérie Beaudouin avec Jacques Roubaud autour de son œuvre.
Valérie Beaudouin est professeure de sciences sociales à Télécom Paris à l’Institut Interdisciplinaire de l’Innovation. Ses recherches portent sur les transformations des pratiques culturelles à l’ère numérique, avec une attention particulière aux pratiques d'écriture contraintes par des dispositifs socio-techniques. Elle a fait sa thèse sous la direction de Jacques Roubaud sur la structure de l’alexandrin classique (Mètre et rythmes du vers classique - Corneille et Racine, Paris, Slatkine-Champion, 2002). Elle a été cooptée à l’Oulipo en 2003, s’est occupée de la mise en place des outils numériques du groupe, a porté avec Jacques Roubaud le projet Le livre d’Aliénor à l’abbaye de Fontevraud en 2014.
Rencontre autour de la revue La mer gelée. Avec des lectures et interventions de Alban Lefranc, Philippe Hauer, Rahma Kenza Rahim, Noémi Lefebvre, Arno Calleja et Didier da Silva.
La mer gelée s'intéresse à ce qui s'écrit hors des langues nationales, refuse les frontières linguistiques comme autant de préjugés, fait voir les alphabets et les compositions, ne craint pas de parler dans tous les temps, connaît les vieux lexiques et sait les déjouer, n'aime pas les formes calibrées pour le consommateur ni les formes promues dans l'ennui des pouvoirs. D'abord inventée contre nos vieilles lignes Maginot, elle est décidément apatride et n'a même pas peur des poètes.
Soirée autour de la collection PLI, une extension autonome d'Al Dante au sein des Presses du réel, dirigée par Justin Delareux et Jean-Marie Gleize. Avec des lectures et interventions de Jean-Marie Gleize, Sarah Kéryna, Daniel Pozner et Justin Delareux.
« Je présenterai le cycle de mes livres publiés aux Editions du Seuil, en proposant quelques lectures chemin faisant... »
D’abord professeur de littérature, Jean-Marie Gleize a dirigé pendant dix ans le Centre d’études poétiques de l’ENS de Lyon. Depuis 1990, il édite la revue Nioques. Il publie, depuis les années 1980, l’une des œuvres poétiques les plus radicales en France, formellement et politiquement.
Les Grands Soirs aux Éditions des Petits Matins : Variations et éléments sur une collection de poésie (2005-2021). Avec une présentation de Jérôme Mauche, directeur de la collection, et des lectures de Hélèna Villovitch et Vincent Broqua, dont les derniers livres viennent de paraître aux Grands Soirs.
« Christophe Manon écrit des livres de poésie et de singuliers romans, abouchant lyrisme contenu et expérimentations formelles, dodelinant d’une veine grotesque et fantaisiste à une autre plus concentrée et sombre, mais toujours parsemée d’épiphanies furtives et baignant tout entière dans une forme de grâce patiemment conquise. Un monde entier s’y dessine au travers de récits d’enfance plus ou moins cauchemardesques, de plaisanteries métaphysiques, d’odes chaleureuses à la camaraderie, affirmant le désir comme une méthode d’appréhension du réel et l’amour comme une page à réécrire chaque jour. » (Florian Caschera)
Lectures de Sarah Kéryna, Esther Salmona et Nicolas Tardy.
« En 2018 et 2019, comme tous les ans, j'ai pris des notes. Et comme à chaque fois, je les ai organisées, coupées, tronquées, évidées, réécrites, transformées, et j'en ai fait un montage. Le principe formel s'est imposé un soir: La rue d'Aubagne, les travaux sur la Plaine, les trajets en car, les dates anniversaire, les mouvements de protestation des rues, le marquage des saisons, des pans de paysage, se sont trouvés intégrés dans une partition de soixante-cinq segments de quatre vers chacun, mués par une contrainte commune, et sont devenus Ligne directe, dont je lirai un court extrait. » — Sarah Kéryna
« Mériol Lehmann est un artiste québécois utilisant principalement la photographie et l'art sonore. Documentant le rural, il met quotidiennement une photo sur son compte Instagram. Depuis 1 an, j'écris par intermittence d'après ses photos. Ce texte se nomme Regardeur. » — Nicolas Tardy
Sophie Loizeau est poète, elle vit entre Versailles et Arnouville-lès-Mantes. Son univers est marqué par la présence de la nature. Une nature qui fraye avec le fantastique et le mythologique, avec le désir et la sexualité. La question de la visibilité du féminin dans la langue est au cœur de son travail. Elle est l’auteure du terme « pluriel équitable » qui désigne dès 2001, bien avant l’« écriture inclusive » dont le terme pour elle est impropre, ses expériences de sortir le féminin de l’implicite et de faire coexister les marques des deux genres au pluriel.
« Ce que je vais faire ? Lire des extraits poèmes ; parler d’imaginaire. Il sera question de métamorphoses, d’animaux fantastiques… »
Quand je dis que dans ÉPOPÉE, il y a POP, j’exagère. Je force la langue. Je corromps l’étymologie de cette forme littéraire vieille comme le monde issue certainement de l’Iliade. J’en force l’interprétation pour y faire entendre la syllabe POP, culture (on dit la Pop culture) si proche de nous, inspirée d’univers tout fait : icônes, idoles qui s’agitent et qui brillent entre folklore et idéologie. Vingt ans que j’y travaille, que j’y trouve l’énergie d’écrire et de publier des livres d’où surgissent Lady Di, Cosima Wagner, Sissi, Batman, Stephen King, Godzilla, La Comtesse de Ségur, Marcel Pagnol et dernièrement une inconnue énigmatique dont chaque Tea Time est l’occasion pour elle d’en découdre avec notre époque crépusculaire : « Si j’avais su, j’aurais fait la scream queen dans un film d’horreur… » dit-elle. —Christophe Fiat
L’exposition présente la donation faite en 2019 par le poète et artiste intermédia Démosthène Agrafiotis au Musée Giorgos Gounaropoulos. Le don comprend deux œuvres de l’artiste et des documents liés à son activité internationale ainsi qu’une série de publications périodiques françaises entre autres la revue Critique (147 numéros, Éditions de Minuit) et Le Cahier du Refuge (173 numéros édités par le Cipm entre 1990 et 2008). À revoir : une lecture et une performance donnée par Démosthène Agrafiotis au Cipm le 12 mars 2020.
Lire des poèmes, lire un roman, un essai, un ouvrage de vulgarisation scientifique, chercher le sens d’un mot, se documenter au moyen d’un article d’encyclopédie mais aussi admirer des reproductions de peinture ou des photographies : autant d’usages et d’expériences de la lecture que permet traditionnellement le livre. Or s’il est un excellent véhicule des multiples aspects de la littérature et de l’art, le livre est aussi un objet pour la création artistique, en tant qu’il est une forme, un lieu, un espace matériel comme peut l’être, par exemple, la toile pour le peintre. Présentée à Marseille, à la Bibliothèque de l’Alcazar du 22 octobre au 5 décembre 2020, l’exposition Collector, quand l’art devient livre explore les différentes relations qui existent entre le domaine du livre et celui de la création artistique. À travers une large sélection de livres d’artistes, de livres illustrés, de tirages de tête, d’éditions limitées et de livres-objet, elle invite à la découverte des différences formelles et conceptuelles de ces publications qui ont toutes pour point commun d’être rarement montrées au public. Une plongée stimulante et inattendue au cœur des collections conservées à Marseille par la BMVR, le FCAC, le FRAC Provence-Alpes-Côte d’Azur, le MAC (Fonds Ernst Goldschmidt) et le Centre international de poésie.
La deuxième de trois rencontres qui abordent le domaine de la poésie contemporaine par le biais de l'édition. Dans la série Propager le poème, fruit d'une collaboration entre le FRAC et le Cipm.
Que va-t-il se passer ce soir ? En quelque sorte, ce sera la surprise. Michel Giroud donnera 7x7 minutes de conférence, sans doute un peu performance.
Durée totale précise 49 minutes. Il sera assisté de Fabien Velasquez. Et il y aura une platine vinyle...
Rassemblées à l’initiative du Centre Wallonie-Bruxelles/ Paris, les formations supérieures en écritures de l’Université Aix Marseille (AMU), l’Ecole Supérieure d’Art et de Design Marseille-Méditerranée (ESADMM), l’Ecole nationale supérieure des arts visuels de La Cambre à Bruxelles, s’associent, en partenariat avec le Centre International de Poésie Marseille (CIPM). Le temps d’une soirée, les autrices et auteurs passé.es par ces formations proposent des formats libres qui explorent les registres, les limites et les ressorts de l’écriture, in & hors les livres, triturant les codes et... attentes. Avec Le Collectif de La Cambre Lise Chalon (AMU), Cathy Jurado (AMU), Emma Cambier (ESADMM), Hanna Moden (ESADMM) Mattéo Vergnes (ESADMM).
Le Cipm s’associe au Festival Actoral pour organiser le volet marseillais d’un événement international imaginé par Anne-James Chaton et Jean-Michel Espitallier dans le cadre du Festival EXTRA, au Centre Pompidou et dans une quinzaine de lieux partenaires en France et à l’étranger, pour rendre hommage au poète John Giorno et pour célébrer à travers lui la création poétique sous toutes ses formes.
Figure essentielle de la poésie dans ses dimensions textuelles, sonores et visuelles, John Giorno (1936-2019) a porté l’expérimentation poétique au contact des médias de masse et des nouvelles technologies. En cela il continue d’inspirer nombre d’écrivains, de poètes et d’artistes. Giorno avait un lien très privilégié avec la scène poétique et artistique française et ses lectures performées régulières à Paris, notamment au Centre Pompidou, mais également à Marseille ou Nantes en ont fait une figure aimée de la scène artistique et littéraire française.
Avec le soutien de Fondation Jan Michalski – Foundation John Giorno – Fondation Agnès b. – Fondazione Bonotto.
Le Cipm s’associe aux célébrations posthumes, dans 50 lieux en France et à l’étranger, du 50e anniversaire de la parution de Éden, Éden, Éden de Pierre Guyotat, 20 ans quasiment jour pour jour après la lecture qu’il avait lui-même donnée de Progénitures dans la cour de la Vieille Charité, le 15 septembre 2000.
Le nouveau livre de Pascale Petit, L’audace, vient de paraître aux éditions NOUS. Au programme de cette rencontre : lectures et retours sur quelques textes plus anciens. En présence de Benoît Casas.
Un peu plus d’un an après la parution de Blues sur paroles, une histoire originale du blues depuis 1920 par le texte même, (Le temps des Cerises, 2019), rassemblée et traduite par Olivier Apert.
« La parole-blues nous parle parce qu’elle est l’expression sans détour – mais non sans double sens – des affects essentiels qui nous émeuvent : solitude, amour, sexe, trahison, départ, combat, angoisse, affirmation de soi mais aussi goût de l’ivresse, du chant, qu’il soit lamentation, invocation, jubilation. Mais ce qui est frappant en elle réside bien dans l’extrême liberté de son énonciation, l’immédiateté de son dire & la faculté de rébellion ne se résolvant pas à la défaite. En bref, une histoire sentimentale du peuple Noir américain. »
Olivier Apert
En dépit de l’annulation du salon du livre de Paris en mars et de la deuxième édition de NUMÉRO R, Salon des revues de création poétique en Région Sud prévue en mai dernier, la politique de soutien aux revues de la région et d’ailleurs dans laquelle s’est engagée le Cipm demeure plus que jamais d’actualité. Dans ce contexte, et sous la responsabilité de Cédric Lerible et de la revue TESTE, un stand conçu comme une édition réduite de Numéro R sera présent au Festival Voix Vives de la Méditerranée, à Sète, du 18 au 25 juillet 2020. Outre une sélection des éditions du Cipm, il accueillera dix revues conçues ou publiées en Région Sud : Arapesh, Bébé, De cinq à Sept, fondcommun, If, Les Carnets d'Eucharis, Muscle, Nioques, Pavillon critique, Phoenix et, bien sûr, TESTE.
Lecture et rencontre avec Florence Pazzottu autour de son dernier livre J’aime le mot homme et sa distance (cadrage-débordement) (LansKine, 2020), en présence de l’éditrice, Catherine Tourné. « Florence Pazzottu emprunte au rugby le cadrage-débordement et ses trois temps, face-à-face, feinte et échappée, pour proposer, dans une traversée réjouissante des formes et des genres, une véritable aventure poétique, dans un sens que ce livre contribue à renouveler. S’ouvrant sur un éloge du ratage et du dévoiement dans lequel mythes et faits d’Histoire voisinent et fusionnent avec les expériences les plus contemporaines, triviales parfois, J’aime le mot homme et sa distance joue sans cesse, entre vers et prose, entre jaillissement et précision de la pensée, récit serré et saut risqué, autobiographie et adaptation de contes japonais du Xe siècle (avec invention de poèmes-sms), et surprend autant par la multiplicité de ses inventions que par l’exigence de sa composition. Une puissante sensation de liberté accompagne de part en part la lecture de ce livre. » – Catherine Tourné
« Pendant mon séjour à la Fondation Camargo, j'envisage d’expérimenter écriture et prise d’empreintes. Depuis quelques mois, j’ai réalisé nombre de frottages. Cette technique élémentaire révèle ce que l’oeil ne perçoit pas ou mal, une richesse discrète, inépuisable, tapie dans les matières. Les frottages incarnent un épiderme sensible situé entre le corps et la surface choisie, littéral et abstrait à la fois. » (Ariane Epars)
Ariane Epars ne réalise pas ses œuvres en atelier mais répond à des invitations formulées par des centres d'art ou des musées et participe à des concours d’art intégré à l’architecture. Intéressée par le rapport entre art et architecture, elle a réalisé de nombreuses interventions dans le contexte du bâti. Ses travaux sont conçus à partir d'un lieu spécifique, interrogeant son identité, son esprit et son histoire, auxquels elle apporte un contrepoint clarifiant. Dans un geste réparateur qui ose parfois la démolition, elle ôte plutôt qu'elle n'ajoute, dégage des lignes, réhabilite ou actualise des fonctions, libère des espaces et synthétise leur sens.
« Un jour, j’ai ouvert Le Théâtre est un Théâtre de Jacques Rebotier paru aux éditions Harpo&. J’ai traversé les pages de la cour au jardin. J’ai suivi le cours de la langue, le fil de l’hiver dans ce petit livre imprimé sous la neige, en février 2011 à Corbières. » Ainsi commence le dernier livre d’Anne Houdy, superbement édité par les éditions Harpo&, publié en mars, dans lequel l’auteure explore sous forme épistolaire la nécessité de répondre au livre d’un artiste dont elle aime l’œuvre plus que tout autre. Exercice d’admiration libre en forme (comme on parle de poèmes en prose) de « poèmes en lettre » ; on comprend que leur destinataire ait à son tour éprouvé le besoin de répondre en postface. Oscillant entre ses passions que sont le théâtre et la poésie, l’œuvre discrète – presque secrète – d’Anne Houdy est ainsi singulièrement traversée par la question de l’adresse. Adresse au lecteur, au spectateur, à l’auditeur, ici, à un autre auteur ; il est dès lors évident que lire soit un acte essentiel à sa manière de pratiquer l’écriture.
Pour cette intervention à la Fondation Camargo, j’arpenterai en paroles plusieurs sonnets de Shakespeare. Cette esquisse de lecture « en panorama » (au pied de l’hôtel du même nom) se fera fort probablement de façon très peu linéaire et mêlera descriptions, rapprochements, ébauches de traduction. Je nomme ce genre de tentative orale « exposition ». Toutes les acceptions de ce mot m’intéressent : mise en vue ou à la lumière ; présentation publique ou publicité soudaine donnée à quelques questions tout juste pressenties ; révélation par le discours ; présentation des circonstances ou des personnages d’une intrigue et partie initiale de certaines compositions musicales… Et on pourra ici inclure le sens géographique. Tout ce que je me représente comme : remonter l’échafaudage devant les Sonnets de Shakespeare. – Pascal Poyet
Lecture de Emmanuel Laugier autour de Chant tacite, récemment paru aux éditions Nous. Chant tacite est un journal en poèmes décidé un été, en aout 2012. Le journal nomme des lectures, des fruits pourrissants, la mort du père, y mène des réflexions sur l’Histoire (la Shoah, par exemple, ou la Guerre d’Algérie), y évoque l’exil de Walter Benjamin, sa vie à Ibiza, les figues qu’il y mange, la Russie et l’Arménie, etc., parmi toutes choses ordinaires, quotidiennes, banales. Ses notations, ordinaires ou pas, sont toujours portées par la recherche d’une syntaxe particulière, qui est la finalité du poème comme expérience.
Première exposition entièrement consacrée à l’œuvre poétique de Bernar Venet, avec livres ouverts (Poetic? Poétique ?, Paris, Jean Boîte Éditions, 2017), projection performance vidéo (Poèmes saturés, Arkadin, 2019), poèmes sursaturés et collages agrandis (Bernard Venet Studio, 2022), diffusion performance audio (Bernar Venet & Kenneth Goldsmith, Poetic? Poétique ?, Double LP publié par JBE Books, Paris, 2018).
« Comment articuler le lien entre violence envers ou contre les femmes, l’histoire de la philosophie et la catastrophe écologique ? Comment l’acte poétique peut-il être un support pour déconstruire une tradition philosophique souvent misogyne?
Mes recherches consisteront à recenser le langage de la déshumanisation dans des textes de Platon et Aristote. Je souhaite examiner ces langages de l’exclusion pour mieux comprendre les crises écologiques et sociales qui traversent notre époque. Ainsi, je relirai les philosophes socratiques comme on enquête sur une scène de crime, avec une loupe résolument féministe. Cette « enquête » sera accompagnée par des textes philosophiques et poétiques plus contemporains, dont les travaux d’Elisabeth de Fontenay (Le silence des bêtes), de Vinciane Desprets (Habiter en oiseau) et d’Achille Mbembe (Brutalisme). »
D’une région du cœur à une autre, d’un souvenir à une histoire. Nous partirons d’un récit d’ici et traverserons la mémoire de l’autre, des poèmes d’ailleurs éclaireront nos vies. Par des propositions d'écriture, nous sortirons du cadre et franchirons mille frontières !
Le travail sera tout entier dirigé vers une activité bien connue mais souvent négligée, qui se déploie dans des régions de l’espace et du temps réputées stériles, et à laquelle on tentera de trouver une positivité : se faire chier..
En collaboration avec la DAAC. Jean-Michel Espitallier, Dans la machine ; Pierre Drogi, La poésie pour déconditionner. Un moment sera consacré aux questions autour de la construction d'un projet d'atelier avec Fanny Bernard et Elisabeth Steffen, ainsi qu'à la présentation de la Bibliothèque de poésie contemporaine par Giulia Camin.
Les 16 et 17 septembre 2022, les étudiants du Master de Lettres Création - RED font leur rentrée et reprennent leurs travaux. Cette première masterclasse de l’année se déroule au Cipm. Cette séance sera animée par Jean-Marc-Quaranta.
L'axe Recherche et création du Master Lettres de l’Université d'Aix-Marseille est l'un des rares, en France, qui forme à l’écriture dans le cadre de l’Université. Le lien de cette formation avec le Cipm est d'autant plus naturel qu’une large place est donnée aux écritures expérimentales. Le partenariat avec le Cipm permet également aux étudiants de travailler en amont des lectures publiques et des rencontres proposées.
La tentative, ici, a consisté dans le rapprochement de deux formes a priori étrangères l'une à l'autre : le cartel d'exposition et le poème, en vers, en phrases, en bloc. C'est ainsi que treize poètes ont été invités à mobiliser leur imagination, leur volonté d'en savoir plus, le plaisir de réfléchir au sens de l'existence d'une chose dans le but de donner leur version de ces treize objets, sélectionnés dans le corpus de l'exposition Objets migrateurs pour leur potentiel d'évocation.
« Il y a aussi le livre. Il s’agit d’un important volume de 800 pages de poèmes, de textes, de lettres, de notes et de plus de 130 dessins. Il s’intitule Le Kilo, et autres inédits parce que le plus long texte du livre s’intitule Le Kilo et que tout est entièrement inédit. Il contient beaucoup d’autres surprises comme La Terre, après le mouvement ; Fermeture ; Le produit. Il est paru le 3 février 2022 aux éditions P.O.L, deux semaines avant le vernissage de l’exposition et constitue le troisième volume posthume des œuvres de Christophe Tarkos. C’est un événement. »
Né en 1946 à Frosinone (Italie), poète, performer et théoricien, Giovanni Fontana se définit comme polyartiste. Depuis un demi-siècle, il explore les correspondances entre la poésie et les arts, sonores et visuels. Marquée par le concept d’intermédia produit par Dick Higgins au milieu des années 1960, son œuvre poétique met en avant des notions telles que « langage à plusieurs codes », « performance verbo-visuelle », « prétextes et avant-textes de poèmes sonores », notions que son œuvre théorique organise sous le concept global de « poésie épigénétique » dont il est le créateur. À la fois partition et instrument, ses installations et ses performances impressionnent par la rigueur de leur composition (électronique, graphique, sonore) et l’importance accordée au plaisir esthétique de leur réception, en particulier grâce à son travail sur la voix, enregistrée ou directe. La poésie épigénétique de Giovanni Fontana fait l’objet d’un grand nombre de publications en Italie. Ce livre est le troisième désormais disponible en France.
Cockpit est un mensuel de création (poétique, plastique, sonore) lancé en 2020 par Charlotte Rolland et Christophe Fiat.
En partenariat avec le Cipm, il propose un hors-série envisagé comme un horizon décalé, une étrangeté : « Nous avons trouvé passionnant d’imaginer un thème qui capte une atmosphère plutôt que d’appliquer et de développer une idée. Ce thème, c’est Marseille envisagé davantage comme un arrière-fond, une profondeur avec ses angles morts et ses rumeurs urbaines et aussi maritimes. Aussi avons-nous convenu de l’intituler MAP — carte en anglais ou bien acronyme : Marseille Ambiance Poème ».
Il s’agira de se rendre au point d’articulation et de jeu entre les sens et les sons de la langue, puis d’accueillir – au-delà de la recherche d’un message ou d’un partage d’émotions – des incidents pulsionnels propres à la langue parlée. Sans pour autant se départir d’un phrasé et d’une grammaire propres à la langue écrite.
Pour ce deuxième workshop en partenariat avec le Cipm, nous translucinerons la théorie : autour de l’écoute d’un document, le groupe se livrera pendant deux journées à diverses méthodes d’écriture pour transluciner (traduire, translater, halluciner …) cette écoute. Inventé par le poète chilien Andrés Ajens et repris comme titre du numéro 10 de la revue Chain, le terme Translucinacion cherchait à envisager la traduction autrement. Nous reprenons ce terme suggestif pour écouter, lire, découdre, recoudre, traduire la théorie autrement.
La pratique du journal est ce qui sous-tendra ces trois séances d’atelier, jouant sur la notion de « journal intime » déclinée sous plusieurs formes : petites proses, courts récits, poèmes. Dans un premier temps, nous explorerons le journal comme recueil de données en prise sur l’expérience du quotidien s’appuyant sur l’observation subjective. Dans un deuxième temps, nous verrons comment cet outil de témoignage personnel est également traversé par des strates temporelles, historiques, sociales intégrées à la mémoire collective, se prêtant à être partagées et revisitées. Dans un troisième temps nous ferons dialoguer les deux plans pour créer des superpositions et des collages autour de coïncidences, de hasards et jeux d’échos. Nous cheminerons avec des auteurs qui ont tenu un journal, ou ont pris pour point de départ à leurs écrits, des notes, des carnets, des dates, vraies ou inventées.
Dans le cadre de la semaine de workshops du réseau L’École(s) du Sud et du partenariat Cipm/Beaux-Arts de Marseille INSEAMM, le compositeur et artiste sonore Alessandro Bosetti propose un atelier de création entre texte, voix et son, centré sur les inflexions : ces changements, variations et modulations minimes de la voix qui finissent par produire un effet significatif dans les sphères sonores et sémantiques. Au cours de l'atelier, Bosetti guidera les participants dans une écriture sonore (text sound composition) librement dérivée de Pour un oui ou pour un non (1981) de Nathalie Sarraute – autrice majeure du mouvement du Nouveau Roman et habituée à l'adaptation radiophonique de ses textes.
Manipuler la langue, la réactiver en bouche, pour dresser des portraits sans omettre le sien. Voilà ce que ces collégiens vont éprouver durant 3 séances, tout en découvrant des textes de Ian Monk, Véronique Vassiliou, Margret Kreidl.
Traduire Mekas est un programme de traduction collective en français des poèmes de Jonas Mekas, supervisé par le Cipm. Il prendra la forme d’un séminaire périodique échelonné sur deux ans et réunira différents groupes de traducteurs du lituanien et de l’anglais, et de poètes d’expression française. Ce séminaire s'inscrit dans le projet Jonas Mekas 100!, qui célèbre le centenaire de la naissance de Jonas Mekas avec de nombreux événements organisés à travers le monde, et plus particulièrement au sein de la programmation FROM MY WINDOW qui nous invite dans le Sud de la France à la (re)découverte du travail de l’artiste lituanien, réalisateur, fondateur et figure emblématique du cinéma d’avant-garde, poète et critique de cinéma. Projections, exposition, séminaire de traduction de l'oeuvre poétique de l'artiste et concert hommage ont lieux à Marseille et Cassis du 25 août au 18 septembre, au Cipm, ainsi qu'au Vidéodrome 2, au FID Marseille, à la Fondation Camargo et, dans le cadre d'Art-o-rama, à la Friche Belle de Mai.
Dans l'espace ouvert par l'écoute de divers textes, je lancerai des invitations à écrire.
Lire ou avoir lu de la poésie ou avoir déjà une pratique d'écriture ne sont pas des conditions nécessaires (ni des obstacles bien sûr) à votre participation à ces rencontres, qui tiendront à la fois de l'atelier de découverte de la poésie contemporaine et de l'atelier d'écriture.
Commencer, tout simplement.
« À la fin de mai 2022, un lundi à 7h31, j'ai posé mes valises dans un coin lumineux du CDI du Collège Giono. J'avais à peine fini d'étaler le tapis, de poser le dernier poster poétique contre les baies vitrées, d'accrocher la dernière guirlande de cartes postales, sorti les derniers livres et autres tournettes, étalé quelques boîtes à "choses qui..." ou "lettres pour...", qu'une nuée d'adolescents fondait sur moi, yeux écarquillés et oreilles dressées. À chaque rencontre présidait un silence inattendu. Puis le déferlement : de questions, de réflexions, de mots, de poèmes. Ainsi du lundi au vendredi, je n'eus qu'une vingtaine de minutes à la pause de midi pour reprendre mon souffle, tant la soif de poésie était immense. Du matin jusqu'au soir, des dizaines de jeunes gens avides de "mots vrais" sont venus rencontrer, lire, écouter, regarder, écrire, décrocher, et pour finir coller sur le grand mur blanc leurs propres poèmes. Merci à l'enthousiasme de toute l'équipe professorale et des deux documentalistes qui ont cru en la richesse d'une telle expérience, au point qu'une élève de cinquième, le dernier jour, m'exprime l'envie de monter elle-même un "club poésie" afin de pérenniser cet espace au sein de son collège. Rien n'est donc impossible ? »
Parce que les mots sont en relation avec les choses et le monde, ils créent un lien entre le monde et soi. De soi à l’autre, il n’y a qu’un pas. Écrire c’est nommer les choses et par là, entrer en relation avec elles, avec l’autre, avec le monde. C’est un visage, une fenêtre, une date, une ville… Relier, relire, le texte est un matériau que l'on a devant soi, il est matériau-mot avant d'être du sens. Avant la parole, il y a le silence. Les mots sont la matière, nous en sommes les vecteurs.
Les résidences-ateliers Import/Export du Cipm existent depuis le début des années 2000. Elles offrent à trois auteurs français et trois auteurs d’une autre langue la possibilité de se rencontrer et de nouer des liens via la traduction collective et réciproque de leurs textes, la préparation de rencontres et de lectures publiques, et les choix concernant le volet éditorial pour l’ensemble des textes. Import/Export est une aventure collective de poésie contemporaine via la traduction.
La note, la critique. La prose, la description, le syntagme : le vers. La répétition, les formes de la musique (suite, sonate, symphonie…), les segments et les épisodes. Le journal, renseigner par l'écrit et renseigner l'écrit: date, heure, moyens (stylo, support). La chronique, l'observation : la phrase, le poème. À partir d'une gravure (ou d'un tableau) de Ribera renvoyant à un des Sonnets à Orphée de Rilke (16, I), on procédera à la composition d'un court texte descriptif. Puis, à partir de ce texte, on obtiendra une seule phrase qui devra restituer le texte dans son entièreté. De cette phrase, on fera une strophe. On reprendra par la suite le procédé à partir de productions personnelles, d'inspiration libre et selon la typologie abordée ci-dessus, éventuellement à rebours de la forme : depuis le vers vers la prose.
Emmanuel Rabu est accueilli à Marseille pour une résidence de création organisée en coproduction entre le Cipm et La Marelle. Projet d’écriture : Espèces, un bestiaire, les relation qu’entretiennent les espèces entre elles — la prédation, le parasitisme, la domestication, la symbiose, la compétition. Plusieurs lectures avec l’auteur seront programmées durant cette résidence.
Image : Elisa Guionnet
Quels sons nous manquent ? S’agit-il toujours de sons lointains ou perdus ? Et comment hantent-ils nos esprits pour investir le présent et le quotidien ? Au fil d’entretiens croisés, de textes écrits, dits ou chantés ou de lecture de poèmes, avec six détenus du Centre pénitentiaire de Marseille, nous avons composé le quatrième épisode de la série « Sons migrateurs ».
Atelier autour de l’œuvre de Tarkos, dirigé par David Christoffel, écrivain, co-commisaire de l’exposition Tarkos poète actuellement au Cipm et au Frac. Visite commentée de l’exposition dans les deux lieux, découverte et analyse d’enregistrements de lectures et de performances, travail d’écriture à partir des livres de Tarkos, notamment du Kilo et autres inédits qui vient d’être publié en lien avec l’exposition. Comment lire Tarkos aujourd’hui ? Comment suivre et poursuivre toutes les pistes tracées par son écriture ? Comment repartir de cette œuvre singulière et forte pour réinventer de nouvelle formes ?
Moment d'échange inédit, dans l'écoute, la bienveillance et le lâcher-prise. Exploration de la face cachée des mots ; ceux qui se lisent, ceux qui se racontent, ceux qui ne se voient pas, ceux qui ne s'entendent pas, ceux qui se répètent, ceux qui s'essoufflent, ancrés dans notre quotidien... L'expressivité vocale et corporelle est au rendez-vous (pas besoin d'être chanteur⸱euse professionnel⸱le pour participer 😉).
Le 25 mars de 10h à 19h, un workshop de recherche-création est organisé par Vincent Broqua (Université de Paris 8 / Unité de recherche TransCrit), Annalisa Bertoni et Maïder Fortuné (ESBAN Nîmes) au Cipm dans le cadre d'un partenariat avec Paris 8 et l'Ecole Supérieure des Beaux-Arts de Nîmes.
un livre ça s’ouvre - un poème aussi ça s’ouvre - on l’attrape par l’oreille - écoute – nomme – trace un mot après l’autre - rythme - image - couleur et son - au commencement est la répétition
le poète fait le choix de mots que parfois il déplace - il suit une ligne, mais pas toujours - il ne met pas la virgule à la légère - il supprime un paragraphe et personne n’en sait rien - et poème est là - pour l’instant. - Mais le poème sait-il où il va ?
Atelier « L’imagination collaborative » mené par Susan Bee et Charles Bernstein, dans le cadre de l’ARC Textes et voix coordonné par Cécile Marie-Castanet (Ecole des Beaux-Arts de Marseille). Travail à partir des collaborations de la plasticienne Susan Bee avec des poètes américains, ainsi que de la revue M/E/A/N/I/N/G qu’elle a co-dirigée ; et présentation du travail poétique de Charles Bernstein mené avec des artistes (Susan Bee, Richard Tuttle, Mimi Gross, Amy Silliman), des compositeurs (Brian Ferneyhough), et des cinéastes (Henry Hills).
« Notre époque produit une multiplicité de formes poétiques. Tout comme ont été créés les rondeaux, les sonnets, les fables ou la poésie en prose, les gens d'aujourd'hui peuvent créer des formes et des formats. À travers la lecture, l'écriture, et l'échange, nous allons dans cet atelier aborder quelques nouvelles formes et machines d'écriture, et les appliquer, les mettre en action. Avec une attention particulière donnée à la mise en voix, pour les personnes qui le souhaitent. L'atelier est ouvert à toutes et à tous, pas besoin de pré-requis. »
Ecouter les bruits, tracer des sons, les transcrire à sa façon. Tourner retourner répéter les injonctions dans leur cycle quotidien. Récolter les lieux, imaginer un glossaire cartographique, une carte de nos voyages incongrus. Rassembler le tout au sein d'une exposition à l'école. Un atelier animé par Emmanuelle Bentz.
Durant ces deux heures, nous avons beaucoup discuté : d'écriture, de lecture, de poésie, de musique. Et, en suivant, nous avons écrit à partir d'un extrait d'un livre d'Emmanuel Adely intitulé Genèse. Dans l'extrait choisi, le narrateur fait le portrait de sa mère à travers ses goûts. Nous avons, nous aussi, réalisé de petits portraits écrits d'après ce modèle. Puis nous avons partagé les textes à voix hautes et nous les avons commentés. Et ce fut un beau moment de rencontre et de partage.
Le souhait de cet atelier : que chacun.e s’approche, sensiblement et pour son propre compte, des mouvements et de la densité de l’écriture poétique. A partir de propositions et de protocoles simples (la description de l’espace de la classe et, au-delà, de ce que je vois par la fenêtre, des listes d’attributs personnels (vers un autoportrait), des proses sonores, des vers courts et comptés, etc.), percevoir et expérimenter l’écriture comme un véhicule que je maîtrise et qui me maîtrise, que je fais et qui me fait, comme un être vivant que je laisse se mouvoir devant moi, qui bouge, respire, se déplace, me déplace, que je peux voir vivre et qui me regarde.
Dans « Autobiographie d’Alice Toklas » (1933), Gertrude Stein invente une manière distanciée de se décrire elle-même en faisant « parler » quelqu’un d’autre, en l’occurrence sa compagne. Par une série d’ateliers d’inspiration steinienne, nous approcherons dans ses œuvres l’invraisemblable soif d’expérimentation de l’écrivaine américaine moderne, mais aussi son génie comique. Tao Lin ou Miranda July font-ils partie de ses héritiers ? Nous nous le demanderons.
Et surtout, via l’écriture de fragments littéraires nés de propositions précises et ludiques renouvelées à chaque séance, nous nous exercerons nous aussi à la ventriloquie littéraire, participant sans aucune modestie à une recherche sur la forme autobiographique contemporaine.
Une semaine de lecture à la Bibliothèque de poésie contemporaine du Cipm. Quatrième édition de ce workshop annuel organisé en partenariat avec les Beaux-Arts de Marseille (INSEAMM). Après Marie de Quatrebarbes en 2019, Gaëlle Obiégly en 2020 et Béatrice Cussol en 2021, l’expérience est reconduite cette année avec Jérome Game.
J’ai l’idée de concevoir et d’élaborer quelque chose qui pourrait s’intituler « ESCAPE GAME LITTERATURE » ou « ESCAPE GAME POETRY » et qui s’inspirerait (en les retransposant bien sûr) des jeux d'évasion, désignés par ces termes anglais "escape game" qui sont un type de jeu de rôle grandeur nature constituant la déclinaison physique des jeux vidéo de type « escape the room ». Une manière d’entrer dans le jeu labyrinthique des livres d’une bibliothèque, d’explorer l’intérieur de la « matrice ». Je pense convoquer Borgès, Barthes et Calvino bien sûr. En particulier de ce dernier (Calvino), son livre Temps zéro, où il développe toute une réflexion autour des dispositifs d’évasion du comte de Monte-Cristo du Château d’If. Savoir entrer dans le labyrinthe comme ce qui permet d’en sortir...
On tentera durant la journée d’atelier d’approcher l’écriture du fait divers : comment écrire poétiquement depuis un fait divers ? Quelle est la différence entre un fait et un fait divers ? Le fait divers échappe-t-il à l’archive ? Quel écart subsiste entre le fait et sa langue ? Et en quoi écrire depuis cet écart nous rend-il vigilants?On fera entrer dans le dialogue quelques écritures faisant l’expérience de documents et de faits divers, celle de Marie de Quatrebarbes et de Frank Smith, de Séverine Daucourt et de Muriel Pic, d’Amélie Lucas Garry ou encore de Perrine Le Querrec. Il s’agira aussi de travailler à la mise en voix (poétique / transpoétique ) de ces faits divers, de voir comment s’effectuent des passages d’une voix à l’autre, d’un fait à l’autre : faire sortir la langue de ses gonds en jouant sur la voix, en la désaxant.
Marc Perrin écrit des textes qui deviennent parfois des livres : Vers un chant neuf en 2008, Avoir lieu en 2010, Spinoza in China en 2015. Il a animée la revue Ce qui secret entre 2009 et 2018, et coordonné le volume 3 de la revue La Correction, sous-titré Réparations, en 2021. N’a pas fini de comprendre les implications du slogan féministe : « Le personnel est politique ». Travaille actuellement — octobre 2021 — à la suite de Spinoza in China
« Les mots amour, politique, ou éthique, apparaissent dans certains titres, ou par ailleurs dans la fiche de renseignements de certains livres, écrits par des femmes, et présents dans la bibliothèque du Cipm. J’imagine aller à la rencontre de certains de ces livres. Et marcher dans Marseille, avec. »
La poésie peut-elle encore sauver le monde ? Si oui, comment doit-elle s’y prendre ?
« En lien avec le Groupe d’information sur les ghettos (g.i.g), je tenterai de répondre à ces questions en ouvrant, selon une méthode restant à inventer, les tonnes de livres de poésie conservés par la Bibliothèque spécialisée du Cipm, sans oublier de traîner dans les rues alentours pour aller à la rencontre de ceux qui n’y mettent jamais les pieds. J’ai la conviction qu'il pourrait s’avérer fructueux de leur permettre d’avoir voix au chapitre. »
Dans « Autobiographie d’Alice Toklas » (1933), Gertrude Stein invente une manière distanciée de se décrire elle-même en faisant « parler » quelqu’un d’autre, en l’occurrence sa compagne. Par une série d’ateliers d’inspiration steinienne, nous approcherons dans ses œuvres l’invraisemblable soif d’expérimentation de l’écrivaine américaine moderne, mais aussi son génie comique. Tao Lin ou Miranda July font-ils partie de ses héritiers ? Nous nous le demanderons.
Et surtout, via l’écriture de fragments littéraires nés de propositions précises et ludiques renouvelées à chaque séance, nous nous exercerons nous aussi à la ventriloquie littéraire, participant sans aucune modestie à une recherche sur la forme autobiographique contemporaine.
Aziyadé Baudouin-Talec écrit (théâtre, littérature, poésie) et met en scène en créant la Compagnie Apparatus. Elle s’éloigne progressivement du théâtre pour se consacrer à l’écriture et penser des rapprochements entre littérature, art contemporain et danse contemporaine au travers de lectures-actions.
« Comment travailler le mot, la phrase comme une voix, un son et un mouvement dans l’espace de la page ? Mais aussi comment penser la plasticité de l’écriture au delà du livre dans l’espace et le corps ? »
En collaboration avec la DAAC. Laura Vazquez présentera un panorama de la poésie contemporaine et poétique de l’oralité ; tandis que Pascal Poyet fera part des questionnements qui agitent au présent son travail de poète traducteur. Un moment sera consacré aux questions autour de la construction d'un projet d'atelier avec Fanny Bernard et Elisabeth Steffen, ainsi qu'à la présentation de la Bibliothèque de poésie contemporaine par Giulia Camin.
Diffusion d'archives à écouter sur Radio Actoral en direct. Plateaux radiophoniques : vendredi 24 septembre avec Pierre Alferi, et vendredi 8 octobre avec Florence Manlik.
« Je vais me laisser guider par la bibliothèque. »
Cia Rinne est une poète installée au Sud de Berlin. Née à Göteborg (Suède), elle a grandi en Allemagne et a étudié de la philosophie à Francfort, Athènes et Helsinki. Cia écrit dans une double tradition issue de la poésie sonore européenne. Polyglotte – le texte alterne l'anglais, le français, l'italien et l'allemand – jouant sur la matérialité de la langue, les effets de sens, son écriture provoque jeux de mots, calembours, gags visuels. Une poésie qui prend toute sa dimension sous forme de performance. Ses livres ont étés publiés en Suède, au Danemark, en Allemagne, France, en Suisse et au Canada. Cia est la lauréate du Prix Bernard Heidsieck-Centre Pompidou 2019.
Une résidence offerte à un.e auteur.e pour penser son rapport à la lecture, travailler à partir des textes et des livres qui l’accompagnent à un moment de son parcours. Une résidence au Cipm qui invite à une plongée personnelle, subjective, dans le fonds de la bibliothèque de poésie contemporaine. À l’issue de cette résidence, de cette immersion dans la bibliothèque, un texte est produit, ainsi que toute forme d’intervention ou de diffusion imaginable.
Jérôme Bertin est le fondateur avec Sylvain Courtoux et Charles Pennequin des éditions Poésie express (1999), co-fondateur de l’Armée Noire et a publié dans les revues Nioques, Java, Plastiq, Fusée, ExistenZ, Le Jardin ouvrier, Avis de passage, Doc(k)s, Action poétique, Boxon.
Auteur prolifique, chacun de ses livres se consulte comme un rapport de plaintes pour coups et blessures à l’égard d’une existence sans quartiers. Misère affective & sociale, addictions, solitude, pulsions de mort, exclusion, guerre civile larvée derrière le vivrensemble — depuis la fin des années 90, Jérôme Bertin s'acharne à être un révélateur, l'écrivain en tant qu'il cristallise la brutalité du monde.
Les 17 et 18 septembre 2021, les étudiants du Master de Lettres Création - RED font leur rentrée et reprennent leurs travaux. Cette première masterclasse de l’année se déroule au Cipm. Cette séance, animée par Jean-Marc-Quaranta et Cécile Vergez-Sans, sera consacrée aux enjeux de l’écriture et de la réécriture confrontées ou frottées au texte de l’autre ; notamment à partir des livres d’Antoine Dufeu, en prévision de sa lecture du 18 septembre.
L'axe Recherche et création du Master Lettres de l’Université d'Aix-Marseille est l'un des rares, en France, qui forme à l’écriture dans le cadre de l’Université. Le lien de cette formation avec le Cipm est d'autant plus naturel qu’une large place est donnée aux écritures expérimentales. Le partenariat avec le Cipm permet également aux étudiants de travailler en amont des lectures publiques et des rencontres proposées.
Rénovée, agrandie, embellie, la Bibliothèque de poésie contemporaine du Cipm ouvre à nouveau ses portes à partir du 2 juin. L’accès y est libre et gratuit, du mercredi au samedi, de 14h à 18h. Au plaisir de vous y retrouver.
Une proposition d’ateliers autour de ce qu’est une maison, partant d’une forme poétique et théâtrale courte, pour aller voir du côté de la littérature et de l’écriture. Un atelier animé en binôme par Annabelle Verhaeghe, poète, peintre, performeur, et Sarah Kéryna, poète.
« Nous avons écrit avec des mots de la rue, avec des articles de journaux, avec des Mots d’angle, et nous sommes allés voir l’exposition Chère Manie à l’Autoportrait. Écrire avec les mots de la rue, cela veut dire utiliser tout le vocabulaire écrit qui nous entoure, les enseignes, les panneaux de signalisation, les noms sur les sonnettes, les publicités, pour construire des phrases qui nous importent. »
Atelier d'écriture au Lycée des Métiers Alpes et Durance, Embrun 05, avec Esther Salmona. À l'initiative d'Isabelle Robert-Battocchio, professeure documentaliste, Julie Salavera, enseignante de Lettres, et Christophe Gerrer, chargé de mission "Éducation et territoire" Parc naturel régional du Queyras.
« En marchant, en observant, en écoutant, en inventant une manière de percevoir, tenter de faire une saisie de ce qui nous entoure, de faire exister le paysage dans l’écriture.
Travailler les mots et la phrase comme un matériau, comme une solution chimique, comme un relief, comme bois, roche, ciel, être vivant. »
Deux ateliers d'écriture au Lycée Thiers, Marseille, avec Séverine Daucourt et Gabriel Gauthier. À l'initiative de Nadia Spire, professeure documentaliste, et les enseignantes de Lettres Alexia Mostowski et Sophie Luongo. Ateliers coordonnés par Elisabeth Steffen.
« Loin d'être la somme de contraintes immobiles (rimes, métrique, vers), la poésie est au contraire, dans ses versions contemporaines, un formidable espace de liberté où les logiques habituelles de la langue sont déjouées. Il n'y est pas question de savoir, mais d'apprentissages essentiels : interroger l'époque, nos aspirations, nos inquiétudes, prendre le temps, reprendre le dessus, se retrouver en rendant l'ordinaire éblouissant, imprévu et drôle. » (Séverine Daucourt)
« Speed est le nom de la méthode que j’ai choisie pour fabriquer ma vie en récit. » (Gabriel Gauthier)
Workshop animé par Jacques Jouet et coordonné par Frédéric Forte et François Lespiau. Avec la participation de Giulia Camin, responsable de la Bibliothèque de poésie contemporaine du Cipm.
Il s’agira, à partir de La Divine Comédie, de lire des morceaux du poème dans le texte original italien, d’examiner le mouvement général des trois livres Enfer, Purgatoire, Paradis, et de traduire, selon certaines contraintes de versification et de rimes, un morceau de chacun des trois livres. À partir de cette plongée dans le texte de Dante, comment concevoir un projet en écho à cette œuvre majeure ?
Vendredi 21, pour clore la semaine, Jacques Jouet et Frédéric Forte donneront chacun une conférence SOLO devant les étudiants. Les deux conférences seront diffusées dans l’une de nos prochaines livraisons du jeudi.
Épuiser l’espace, s’y fondre, s’y perdre. Relier les points épars, dessiner un espace continu, offrir une étendue à la phrase. Marcher contre le vent, ou à sa suite, dériver. Traverser le désert, remonter la rivière, descendre la montagne. Écrire désenfermé, le long de l’onde, dehors, dans l’étendue. – Arno Calleja
Dans cet atelier, nous aborderons le thème du désir et des correspondances. Celle des lettres que l’on adresse, celle des conformités et des concordances, celle des liaisons ; d’un lieu à un autre, d’une gare maritime à l’embarcation. Correspondance manquée, lettre ratée, désirée, attendue, espérée… Tels seront les thèmes abordés à travers les lectures de poètes d’aujourd’hui – Anne Houdy
Une semaine de lecture à la Bibliothèque de poésie contemporaine du Cipm. Troisième édition de ce workshop annuel organisé en partenariat avec les Beaux-Arts de Marseille (INSEAMM). Après Marie de Quatrebarbes en 2019 et Gaëlle Obiégly en 2020, l’expérience est reconduite cette année avec Béatrice Cussol.
« Un atelier d'écriture très mécanique, constructiviste, porté par un geste simple : poser sur la feuille une phrase, une courte séquence, puis la déplier, l'écouter, la laisser vivre et nous ''laisser faire'' par elle. Des autoportraits, des descriptions d'objets, de paysages, de trajets quotidiens, des rêveries, des poèmes strictement sonores, saturés, satiriques, musicaux. » (Arno Calleja)
Partant de la formule Créer, fabriquer : l'invention et l'imaginaire, issue du programme de français en bac pro, mon but a été de montrer aux élèves que la poésie, loin de se limiter à l'expression des sentiments de l'auteur ou à l'observation directe du monde, peut d'une manière différente du roman se confronter à la fiction. (Nicolas Tardy)
Projet proposé par le Cipm dans le cadre de ses actions de sensibilisation à la poésie contemporaine, avec le soutien de la Drac Provence-Alpes-Côte d'Azur. Guidés par des auteurs, les enfants ont pu découvrir et expérimenter les différentes formes de la poésie contemporaine, et aussi écouter, réagir, partager le plaisir de la lecture. Puis un temps d’écriture collective ou individuelle : des petites formes simples qui évoluent au fil des séances ; des textes ou dessins, créations sonores, vidéos. Un blog créé pour ces ateliers permet de partager et de relire leurs créations.
Pour Radio Actoral, durant le festival, le Cipm présente chaque jour une archive de son fonds de lectures enregistrées lors des rencontres programmées au cours des 5 dernières années, une sélection de captations sonores plus anciennes, et 3 plateaux autour de thématiques liées à la poésie contemporaine.
Afin d’améliorer l’accès aux archives du Cipm, nous avons basculé notre sonothèque en ligne sur la plateforme Soundcloud. Entre avril et juin, nous avons livré six séries d'enregistrements : avant 1995, 1996 - 2001, 2002 - 2005, 2006 - 2007, 2008 - 2010, et 2011 - 2016. Cette démarche s’inscrit dans un vaste projet portant sur la numérisation progressive et la mise à disposition du public et des chercheurs de la totalité des archives audiovisuelles du Cipm. Le travail de numérisation de nos archives audiovisuelles va se poursuivre et donner progressivement lieu à de nouvelles mises à disposition.
En raison de la prudence imposée par la situation sanitaire actuelle, la réouverture de la bibliothèque du Cipm, conforme au protocole national consultable ici, est pour le moment limitée aux mercredis, jeudis et vendredis de 14h à 18h. La bibliothèque peut accueillir 6 personnes, sur rendez-vous. Il est possible de réserver une place au 04 91 91 26 45 ou de se présenter directement à l’accueil pour connaître les disponibilités. Dans la bibliothèque, le port du masque est obligatoire et le sens des déplacements est indiqué par un marquage au sol. Quelques autres règles sont à respecter mais nous ne voudrions pas vous priver du bonheur de les découvrir lors de votre venue. Quoiqu’il en soit, sachez que le sol est désinfecté chaque jour, que les espaces de lecture sont eux aussi désinfectés avant et après chaque séance de travail. Sachez enfin que les livres utilisés sont retirés de la consultation pour une mise en quarantaine (3 à 10 jours en fonction des documents) avant leur remise en rayon. Cela étant dit, la bibliothèque de poésie contemporaine du Cipm demeure sans équivalent en Europe et venir y travailler est toujours un plaisir. Pour rappel, l’emprunt des documents n’est pas possible, ceux-ci ne peuvent être consultés que sur place.
La série d’expositions « Les Diagonales du catalogue » invite périodiquement à parcourir la richesse des collections de la Bibliothèque de poésie contemporaine du Cipm. Orienté par un thème (hasard, silence, par exemple) le corpus exposé est une des réponses possibles du catalogue à la sollicitation thématique. Sixième volet de la série, après une exposition consacrée aux livres rares puis une autre à l’œuvre d’Anne-Marie Albiach, « La Diagonale des revues » fait défiler un siècle de premiers numéros de revues de poésie.
Fruit des dernières recherches effectuées dans les archives Christophe Tarkos de l’Imec ainsi que dans les collections du Frac Provence-Alpes-Côte d’Azur, au Cipm et chez les prêteurs privés, « Tarkos poète » est la première exposition monographique d’ambition rétrospective consacrée à la poésie de Christophe Tarkos (1963-2004). C’est une exposition logique, conçue sur le modèle de l’œuvre. Elle se déploie au Cipm et au Frac – plateau expérimental selon 12 agrégats de chantiers et de formes à travers lesquels on retrouve ronds, carrés, listes et circuits, questions de poids et de parentés, d’argent et de valeur, de contenants et de mesures. Elle réunit des publications, livres et revues devenus très rares et des documents originaux de toute nature tels que des carnets et des cahiers manuscrits, des pages A4, des vidéos et des audios de performances, parlées, improvisées, avec ou sans musique, des photocopies, des grands et des petits dessins. Bref, elle assemble un ensemble où tous les aspects de la pratique du poète sont observables ; elle entend montrer la parfaite cohérence de son œuvre, évidente et étonnante, novatrice et absolument originale.
Cette exposition, qui s’inscrit dans la série des Diagonale de la bibliothèque initiée par le Cipm il y a trois ans, est en très grande partie élaborée à partir des collections du Cipm, et ici particulièrement de la donation de l’intégralité de la bibliothèque d’Anne-Marie Albiach, effectuée par Claude Royet-Journoud.
Vers ce cercle donne à voir et à lire un ensemble vaste d’écrits d’Anne-Marie Albiach, dans la diversité des moments et des formes de leurs éditions. Sont ainsi présentés : les livres d’Anne-Marie Albiach dans leurs premières éditions et reprises depuis 1967 (Siècle à mains, Mercure de France, Le Collet de Buffle, Orange Export Ltd, Flammarion, Spectres Familiers, Lettres de Casse, Première Saline, Fourbis…), les premiers textes parus en revues et ouvrages collectifs depuis 1966 ; les textes d’Anne-Marie Albiach traduits et publiés dans différentes langues (livres et revues). Une place particulière est par ailleurs donnée aux poètes qu’Anne-Marie Albiach a traduits (particulièrement Louis Zukofsky et Keith Waldrop), aux textes critiques qu’elle a écrits (sur Edmond Jabès, Danielle Collobert, Roger Giroux…), et enfin à une sélection d’études ou d’approches diverses de son œuvre par des chercheurs, des auteurs, des artistes.
Dessin exotique, encre sur papier, 41 x 30,75 cm, 2015
« dessiner pour moi c’est toujours la solution, la solution est toujours dans le dessin, comment cela se produit, je vais décrire le processus, la matière avec laquelle le travail se fait, la table est déterminante, je vais à ma table, il n’y a besoin de rien, pas d’intention, aucun thème en tête, ni référence, ni documentation, je suis là à blanc, et j’entre dans une sorte d’état de réception, à ma table je reçois le monde, je le reçois et y réponds, je traite en direct des problèmes du monde »
Exposition réalisée à partir des publications rares conservées par la Bibliothèque de poésie contemporaine du Cipm.
La série d’expositions « Les Diagonales du catalogue » invite périodiquement à parcourir les collections de la Bibliothèque de poésie contemporaine du Cipm. Orienté par un mot-clé, le parcours est une réponse possible des collections à la question posée. Ici – pour accompagner durant l’été la réouverture après travaux et en écho déjà lointain à l’exposition Collector qui a eu lieu l’hiver dernier à l’Alcazar – la question de la rareté.
Epigenetic poetry présente, sous la forme de l’exposition d’un grand poème-partition et de son interprétation enregistrée, une création originale de Giovanni Fontana, théoricien et praticien de la poésie expérimentale, protagoniste majeur de la poésie sonore et visuelle au niveau international.
Le 29 février dernier, Michèle Métail donnait au Cipm une lecture et une conférence inaugurale devant un public venu nombreux pour l’écouter, pour découvrir un ensemble d’archives audiovisuelles collectées et rassemblées pour l’occasion et pour admirer les grandes matrices manuscrites sur calque de deux séries anciennes de poèmes ayant pour thème la relation langage/paysage/cartographie que la poète explore depuis plus de 40 ans : Poèmes topographiques (1973) et Les phénomènes (1978), réalisés en collaboration avec Louis Roquin. L’exposition devait durer jusqu’au 25 avril et offrir au public un accès inédit à l’œuvre de Michèle Métail dans la mesure où, en parallèle, avait lieu une autre exposition, proposée celle-ci par Sally Bonn à la Galerie des grands bains douches de la Plaine : double regard sur l’œuvre de Michèle Métail dont le caractère exceptionnel a été remarqué par Anysia Troin-Guis pour artpress.com. Et puis, tout s’est arrêté. Et personne (quasiment) n’a rien vu. Alors aujourd’hui, en concertation avec l’artiste et avec nos partenaires de l’époque, l’exposition ouvre à nouveau, à la fois identique et différente. Identique parce que les œuvres présentes en février le sont toujours, y compris le film Métail lunaire réalisé par Alexandre Gherban ; différente parce qu’elle a été augmentée d’un ensemble de 6 grands poèmes typographiques issus de la série Matière d’images (1996), eux-mêmes inscrits dans le vaste ensemble des « Gigantextes ». Différente aussi parce qu’il faut la visiter en petit nombre (pas plus de 7 personnes à la fois) et que pour écouter les archives, il faut penser à se munir de ses propres écouteurs ou de son propre casque.